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  • Ostéopathie et syndrome de Sever

    Syndrome de Sever 1. Définition et épidémiologie La maladie ou syndrome de Sever est une épiphysite de croissance située au niveau du pied.   Pendant la croissance, les os grandissent au niveau de leurs extrémités à partir de zones de cartilage qu’on appelle les  cartilages de croissance , qui se solidifient avec l’âge pour finir par devenir de l’os solide une fois la croissance terminée. La maladie de  Sever  est   en fait une inflammation du cartilage de croissance du  calcanéum .   Le tendon calcanéum est un tendon qui résulte de la réunion de la lame terminale principale du soléaire avec celle des gastrocnémiens. La réunion se fait plan par plan. Source : Anatomy of the Human Body by Henry Gray - Planche 438 Cette partie du calcanéum est en partie cartilagineuse, ce qui le rend sujet aux inflammations favorisant les douleurs.   Le syndrome de Sever est une pathologie de croissance relativement fréquente entre l’âge de 8 et 16 ans et touche autant les filles que les garçons.   2. Facteurs prédisposants Cette pathologie de croissance est potentiellement corrélée à deux phénomènes :   Les microtraumatismes répétitifs liés au choc du talon au sol pendant la course ou les réceptions de sauts à l’effort. Les forces de traction exercées par l’insertion distale du muscle triceps sural et l’insertion proximale des muscles courts fléchisseurs plantaires.   En d’autres termes, la pratique intensive de sports avec impulsion intense et répétitives du talon comme le basketball, le handball, le volleyball, le tennis, la course à pied, la gymnastique, la danse ou encore le trampoline pourrait favoriser l’apparition de cette pathologie.   D’autres facteurs comme la surcharge pondérale ou les défauts posturaux (pieds plats, pieds creux) peuvent contribuer à l’apparition de ces douleurs.   Le port de chaussures inadaptées à la pratique sportive est également une cause possible concernant le syndrome de Sever.   3. Signes cliniques du syndrome de Sever Le syndrome de Sever se manifeste par des douleurs d’apparition progressive. à l’insertion du tendon d’Achille sur le calcanéum. Source : Manuel de palpation osseuse et musculaire - Points gâchettes, zones de projection et étirements. Auteur: Joseph E. Muscolino Les douleurs apparaissent pendant l’effort ou en fin d’effort et disparaissent avec le repos. Ce sont donc des douleurs mécaniques.   La douleur est dans plus de 50% des cas bilatérale et soulagée par le fait de se tenir sur la pointe des pieds.   L’intensité de la douleur est variable et l’évolution se fait vers une aggravation en intensité de la douleur pouvant parfois gêner la marche et d’autres activités du quotidien.   S’il n’y a pas de réveil nocturne en lien avec la douleur, il arrive parfois que la celle-ci s’accompagne de décharges électriques, irradiations vers la région plantaire et latérale du talon.   Souvent il y a présence d’une boiterie d’évitement qui est le premier signe visible pour l’entourage, déclenchant la quête d’une prise en charge clinique.   Le plus souvent, la guérison a lieu spontanément en quelques mois.     4. Diagnostic   Le diagnostic est clinique. Il se fait par l’interrogatoire ainsi que les tests de marche, d’appui, d’étirement et contraction du mollet.   L’examen radiographique permet d’éliminer l’hypothèse de la présence d’un kyste intra-osseux et d’écarter les diagnostics différentiels. C’est une radiographie cheville et pied de profil en bilatéral comparatif.   Souvent le bilan radiographique est normal   mais il arrive qu’on dépiste une condensation et une fragmentation de la grande apophyse du calcanéum    Diagnostics différentiels principaux : Fracture du calcanéum Tendinite du triceps sural (tendon d’Achille) Kyste intra-osseux Ostéomyélite.   5. Traitement   Le syndrome de Sever est une pathologie nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire. Il est important de pouvoir orienter si besoin vers un spécialiste des pieds soit un podologue, posturologue afin que le patient puisse porter des semelles ou orthèses soulageant ses symptômes au quotidien.   Les études récentes montrent que le repos sportif strict n’est pas systématiquement nécessaire, à condition que des mesures de traitement naturel soient mises en œuvre dès l’apparition des premiers symptômes. .   La mise en place de séances de kinésithérapie ayant comme objectif la diminution des contraintes locorégionales et le renforcement musculaire local, peut contribuer à une reprise sportive plus rapide et optimisée.    Le traitement médicamenteux et l’acte chirurgical ne sont normalement pas indiqués en cas de maladie de Sever.   6. Apport de l’ostéopathie   En complément d’un  bilan podologique , et éventuellement d’un port de  semelles , l’ ostéopathie   peut assurer un suivi régulier afin d’aider l’enfant à se  rééquilibrer ,  et éviter la sur sollicitation de son talon : l ’ostéopathe peut accompagner tout au long de cette pathologie, le patient et sa famille grâce à un traitement sur plusieurs séances ainsi qu’en donnant des conseils pouvant aider le patient à mieux vivre au quotidien avec sa pathologie.   Grâce à son approche globale du corps humain, l'ostéopathe agit sur les déséquilibres posturaux afin d'améliorer la mobilité articulaire et de soulager les tensions musculaires liées à la douleur.   7. Sources de l'article Ouvrage Le pied de l’enfant et de l’adolescent : Éditions Elsevier-Masson Auteur Alain Diméglio Le pied de l'enfant et de l'adolescent Articles Université Aix-Marseille  : Mémoire de fin de formation en masso-kinésithérapie. Auteur : Nassiri Mohamed-Amine Quels sont les facteurs de risque de la maladie de Sever chez les jeunes ? American Academy of Family Physicians Foundation (AAFP Foundation) : Authors : Alfred Atanda Jr., MD, Suken A. Shah, MD et Kathleen O'Brien, MD Osteochondrosis: Common Causes  of Pain in Growing Bones Manuel MSD  :  Fiche rédigée par Frank Pessler, MD, PhD (novembre 2022). Maladie de Sever HAL open science - Faculté de médecine Montpellier Nîmes  : Thèse de Christian Dufour (septembre 2022) Prévalence du dépistage de quatre pathologies ostéo-articulaires liées à la croissance lors des consultations pour l’obtention d’un certificat de non contre-indication au sport, chez les enfants de 7 à 17 ans, auprès des médecins généralistes du Capcir et de la Cerdagne dans les Pyrénées Orientales. Société Française d’Orthopédie Pédiatrique (SoFOP)  : Auteur Sébastien PESENTI (2020) La maladie de Sever National Library of Medicine  : Quynh B Hoang, Mohammed Mortazavi Blessures de surutilisation pédiatrique dans le sport - Progrès en pédiatrie   Journal de chirurgie orthopédique et de recherche  : Article de Ersin Kuyucu, Barış Gülenç, Hüseyin Biçer and Mehmet Erdil (Octobre 2017) Évaluation de l’efficacité de la kinésithérapie chez les athlètes masculins atteints d’apophysite calcanéenne .

  • Ostéopathie et Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)

    Maladies inflammatoires de l'intestin Il existe deux types de MICI : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ce sont des pathologies inflammatoires de la muqueuse intestinale, d’étiologie inconnue et d’évolution chronique par poussées.   Des études scientifiques estiment que ces pathologies seraient dues à une  dérégulation du système immunitaire intestinal. Cette dérégulation semble résulter de la combinaison complexe de facteurs environnementaux, associés à une susceptibilité génétique du patient et à la réactivité particulière de son système immunitaire.   L’apparition des symptômes se fait chez les jeunes de 15 à 30 ans.   En 2021, la France comptait près de 300000 patients atteints de MICI dont 52 % de RCH et 48 % de Crohn. Source : afa Crohn RCH France 1)  Maladie de Crohn   Elle peut toucher tous les segments du tube digestif (de la bouche à l’anus) Dans 95% des cas, on a au minimum une atteinte de l’iléon (partie de l’intestin), du côlon et de l’anus. La maladie de Crohn évolue par crises entrecoupées de périodes d’accalmie. Signes cliniques : Diarrhée (90% des cas) : selles abondantes et impérieuses Rectorragies (saignements du rectum) Douleurs abdominales (80 % des cas) selon localisation des lésions. Autres signes : Signes généraux : fièvre légère, asthénie, amaigrissement Signes extra-digestifs : atteinte articulaire (arthralgie ou arthrite), atteinte oculaire inflammatoire (uvéite, iritis), atteinte cutanée (érythème noueux), atteinte hépatique (cirrhose), atteinte urinaire (lithiase urinaire), atteinte génitale (sténose tubaire). Complications possibles : Occlusion intestinale ++ Hémorragie : rectorragie, méléna Perforation Fistules Carence nutritionnelle avec amaigrissement Cancer du colon Abcès digestif. 2)  La RCH : rectocolite hémorragique À la différence de la maladie de Crohn, la localisation de la RCH est restreinte et n’atteint que le côlon et le rectum.   Comme la maladie de Crohn, la RCH évolue par crises (poussées) avec périodes de rémissions mais les symptômes sont légèrement différents. Signes cliniques : Diarrhée glaireuse ou afécale (sans matière) Rectorragie Douleur abdominale avec ténesmes ou épreintes (contractions qui donnent envie d’aller à la selle sans qu’il y ait de selles). Autres signes  : Ce sont les même que pour la maladie de Crohn.   Complications possibles : Cancer du colon Hémorragies Occlusion Perforation Abcès. 3)  Diagnostic et traitement des MICI Le diagnostic d’une MICI se fait par coloscopie ou endoscopie digestive associé à une biopsie.   Un examen biologique permet également de rechercher les facteurs d’inflammation (VS, CRP ) et de constater des carences en Vitamine B12, D etc…   Il n’y a pas pour l’instant de traitement curatif. Le traitement médical des MICI se fait par :   Corticoïdes lors des poussées Traitement de fond immunosuppresseur Traitement chirurgical en cas de complication.   Responsable de la digestion des nutriments, l'intestin constitue l’un des piliers du système immunitaire , abritant 70 % des cellules immunitaires de l’organisme. L’immunité est étroitement liée au microbiote intestinal .   La composition de la flore intestinale humaine comprend principalement des bactéries, avec des probiotiques bénéfiques comme Lactobacillus et Bifidobacterium , ainsi que d'autres types bactéries comme E. coli et des champignons et des levures en petite quantité.   Les MICI nécessitent un suivi pluridisciplinaire comprenant une surveillance médicale régulière, un suivi diététique et un accompagnement secondaire par de la thérapie manuelle (ostéopathie, acupuncture) et gestion du stress (sophrologie, méditation, psychanalyse…). 4) Apport de l’ostéopathie L’ostéopathie s’intègre dans une approche pluridisciplinaire des MICI en complément d’un suivi médical et diététique. Une collaboration entre l’ostéopathe et  le gastro-entérologue est recommandée pour une prise en charge optimale.   Dans le cadre du suivi du patient atteint d’une MICI, l’ostéopathe peut en complément d’un traitement allopathique intervenir :   En phase aiguë (hors présence de fièvre ou autres drapeaux rouges) En phase de rémission En phase post-chirurgicale.   En absence de drapeaux rouges ou contrindications, toutes les techniques ostéopathiques peuvent être abordées dans le suivi de patients MICI. Deux types de techniques sont spécialement indiquées :    L’ostéopathie viscérale, un type de technique ostéopathique qui se concentre sur les organes internes, notamment ceux du système digestif. Par des manipulations douces de l’abdomen, l’ostéopathe identifie les zones de tension et de blocage qui perturbent le bon fonctionnement de l’intestin grêle, côlon, rectum, etc. En libérant ces tensions, il favorise une meilleure motilité du tube digestif et aide à relancer le transit.   Les techniques cranio-sacrées se concentrent sur le rythme du liquide céphalorachidien (LCR) qui entoure le cerveau et la moelle épinière. Ces techniques aident libérer les restrictions dans les os crâniens et la colonne vertébrale, ce qui peut avoir un impact positif sur le nerf vague et sa capacité à communiquer avec le système digestif.   Les effets de l’ostéopathie ont été testés via des études dont :   Une étude publiée dans le Journal of Clinical   Gastroenterology s'est penchée sur l'effet de l'ostéopathie chez des patients atteints de maladie de Crohn. Les résultats ont montré que l'ostéopathie réduisait significativement la douleur, la diarrhée et l'inflammation, améliorant ainsi la qualité de vie des participants. Une revue datant de 2015 s’est intéressée à la place de l’ostéopathie dans la prise en charge des MICI , les résultats étaient à l’époque non concluants mais montraient que le traitement ostéopathique manipulatif est une approche saine pour les patients atteints de MICI. Livres conseillés Le charme discret de l’intestin – Giulia Enders Le charme discret de l’intestin – Giulia Enders Ma Crohn de vie – Juliette Mercier Ma Crohn de vie – Juliette Mercier Sources de l'article Santé publique France : Article Publié le 23 avril 2019, mis à jour le 8 novembre 2022 Épidémiologie descriptive et évolution dans le temps et l'espace de l'incidence des maladies inflammatoires chroniques intestinales dans le nord-ouest de la France (1988-2014) INSERM : Article publié le 05/07/2017, modifié le 24/11/2020 Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Contrôler les symptômes pour retrouver une qualité de vie satisfaisante INSERM : Article publié le 26 Octobre 2020 Les émulsifiants alimentaires augmentent le pouvoir pathogène de certaines bactéries et le risque d’inflammation intestinale Observatoire national des MICI : Publié en Août 2024 Les chiffres MICI 2021 issus du SNDS (système national des données de santé) Haute Autorité de Santé (HAS) : Publication du 11juin 2019 ALD n° 24 - Maladie de Crohn Haute Autorité de Santé (HAS) : Publication du 24 juillet 2019 ALD n° 24 - Rectocolite hémorragique

  • Ostéopathie et pathologies respiratoires chroniques : Apnée du sommeil

    Source : Le blog de l'hôpital du Valais Bienvenue dans cette rubrique portant sur le thème des pathologies respiratoires chroniques.   Les maladies respiratoires chroniques touchent plus de 550 millions d’adultes dans le monde, c’est l’une des principales causes de décès et d’invalidité.   Ici, nous aborderons trois pathologies courantes, chacune détaillée dans un article mensuel.   L’Asthme (article précédent) La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) (article précédent)   L’Apnée du sommeil (présent article) 1) Apnée du sommeil : Définition et épidémiologie Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil, ou SAHOS pour S yndrome d’ A pnée H ypopnée O bstructive du S ommeil, est un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires.   Il est normal de faire des pauses respiratoires pendant le sommeil, mais si elles sont nombreuses et durent plus de 10 secondes, elles fragmentent le sommeil, le rendent moins récupérateur et ont des répercussions sur la santé.   Cette pathologie touche un milliard de personnes dans le monde. En France, 1,8 millions de personnes sont traitées. Le risque augmente avec l’âge, affectant ainsi 30 % des plus de 65 ans. L’apnée du sommeil est surveillée de manière plus systématique de nos jours car c’est un facteur de risque cardiovasculaire important.   2) Clinique   => Mécanisme  Mécanisme de l'apnée du sommeil. Source département du val de marne Le syndrome d’apnée hypopnée du sommeil de l’adulte est causé par  un relâchement des muscles des parois du pharynx. Il y a hypopnée lorsque le débit d’air inspiré est alors significativement diminué, apnée quand le passage de l’air est totalement interrompu : dans ce deuxième cas, un système d’alerte se déclenche alors dans le cerveau et provoque un micro-réveil.   Le phénomène se produit au moins cinq fois par heure de sommeil, pendant au moins 10 à 30 secondes à chaque fois   Le SAHOS est souvent ignoré par le patient.   => Facteurs de risque Age Sexe masculin Surpoids / obésité   3) Diagnostic   Plusieurs étapes pour le diagnostic, selon l’American academy of sleep medecine :   a)  Critères cliniques  Somnolence diurne excessive et non expliquée par d’autres facteurs.   b)   Au moins deux autres critères parmi les suivants   Ronflements sévères et quotidiens Sensation d’étouffement ou de suffocation durant le sommeil Sommeil non réparateur Fatigue diurne Difficultés de concentration Nycturie ( plus d’une miction par nuit).   c)  Les examens complémentaires Source : E.V.A.   SOMMEIL La polysomnographie est l’examen de référence pour étudier le sommeil et confirmer le diagnostic de SAHOS. Cet examen est effectué généralement lors d’une nuit en clinique ou les paramètres suivants seront évalués : Phases de sommeil Qualité du sommeil Rythme cardiaque Saturation en oxygène sanguin Présence d’apnées et leur nombre Présence d’hypopnée et leur nombre Présence de ronflements Présence de micro-réveils Activité électrique du cerveau Origine de l’apnée (centrale ou obstructive) Un autre examen peut être réalisé au domicile du patient, il s’agit de la polygraphie du sommeil. Il est similaire au premier examen mais est réalisé sans surveillance médicale et est moins complet. Polygraphie. Source : CENTRE DU SOMMEIL RESPIRE L’IAH est l’index d’apnée/hypopnée, une fois le SAHOS diagnostiqué, il permet d’évaluer sa gravité. Il peut être : Compris entre 5/H et 15/H => SAHOS léger Compris entre 15/h et 30/h => SAHOS modéré Supérieur à 30/h => SAHOS sévère Une fois le SAHOS diagnostiqué, un scanner facial sera également réalisé pour visualiser les voies aériennes postérieures. Il permet d’étudier le positionnement de la langue et l’ensemble des structures osseuses locales.    4) Traitement et recherche   Le suivi de mesures hygiéno-diététiques constitue un premier traitement indispensable de l' apnée du sommeil . Selon le degré du SAHOS, dans les formes légères, il peut suffire.   Ces mesures hygiéno-diététiques consistent à réduire les facteurs de risque cardiovasculaires :   Pratiquer une activité physique régulière Perte de poids en cas de surpoids/obésité Arrêt de la consommation de tabac Réduction de la consommation d’alcool Adopter une routine de sommeil Ensuite, deux méthodes de traitement sont traditionnellement proposées : Le traitement par P ression P ositive C ontinue (PPC) Ventilation nocturne par pression positive continue . Source : Pharma GDD C’est le plus courant. L’appareil ci-dessus envoie de l’air dans les voies respiratoires par pression positive continue (PPC). L'application d'une PPC dans les voies aériennes supérieures évite le blocage de l'inspiration et prévient la survenue de l'apnée. Le débit d'air est fourni par une machine, reliée à un masque nasal par un tuyau souple. Le masque est appliqué sur le visage par un système de harnais. Ce traitement peut avoir des effets secondaires : irritation du visage par le masque, sécheresse du nez et de la bouche,   rhinite, inconfort digestif.   Il présente cependant de très bons résultats en cas de SAHOS modérés et sévères. Le traitement par O rthèse d’ A vancée M andibulaire ou OAM Source : Réseau Morphée Ces orthèses sont généralement prescrites pour le traitement des SAHOS légers à modérés. Le principe est de maintenir la mâchoire inférieure (mandibule) en position légèrement avancée pour libérer les voies respiratoires postérieures, permettant un plus grand passage d’air et a fortiori  une meilleure ventilation.   C’est un traitement moins invasif que le PPC. La chirurgie orthogénétique d’avancée mandibulaire Cette troisième méthode est généralement proposée en seconde intention.   Le SAHOS ou SAOS est une pathologie décrite pour la première fois en 1972 par un médecin français (Christian Guilleminault). C’est donc une affection relativement récente, mais qui constitue un enjeu sanitaire majeur en France et dans le monde de par sa forte prévalence. La PPC reste encore aujourd’hui le traitement de référence. De plus en plus, le SAHOS bénéficie d’un suivi dans lequel plusieurs professions de la santé s’inscrivent. 5) Apport de l’ostéopathie Selon deux études (Richard 2011) et (Bisaillon 2015), dans les cas d’apnée du sommeil modérée, l’ostéopathie en complément au traitement médical avec PPC permettrait des améliorations plus importantes des symptômes.   L’ostéopathie est une thérapie manuelle basée sur une approche globale, l’ensemble du corps sera pris en compte.   En travaillant sur le diaphragme, muscle principal de la respiration, l’ostéopathe peut améliorer l’aisance respiratoire.   Il peut travailler la mobilité de la cage thoracique ainsi que le système ORL notamment pharyngo-laryngé.   Les sphères maxillo-faciale et crânienne seront également investiguées. 6) Sources de l'article Haute Autorité de Santé : Communiqué de presse - Mis en ligne en septembre 2014 Apnées du sommeil : de nouvelles recommandations de prise en charge des patients r Haute Autorité de Santé : Article publié en octobre 2014 Comment prescrire les dispositifs médicaux de traitement du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil chez l’adulte INSERM :  Article publié en novembre 2024 Syndrome d’apnées du sommeil. Une altération majeure de la qualité de vie et un risque élevé de maladies cardiométaboliques . Syndrome d'Apnée Obstructive du Sommeil (SAOS) : SAHOS : Examens complémentaires pour confirmer le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) : Le syndrome d'apnée du sommeil Haute Autorité de Santé  : Rapport d’évaluation technologique publié en 2012 Place et conditions de réalisation de la polysomnographie et de la polygraphie respiratoire dans les troubles du sommeil Haute Autorité de Santé  : Article publié en juillet 2024 Évaluation clinique et économique des dispositifs médicaux et prestations associées pour prise en charge du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) National Library of Medecine (NIH)  : Canadian Respiratory Journal Vol 14 No 1, 2015 Directives de la Société canadienne de thoracologie : Diagnostic et traitement des troubles respiratoires du sommeil de l’adulte National Library of Medecine (NIH)  : Journal of Clinical Sleep Medicine, Vol. 11, No. 7, 2015 Guide de pratique clinique pour le traitement de l’apnée obstructive du sommeil et du ronflement à l’aide d’un appareil buccal   Société française de Recherche et de médecine du Sommeil ( SFRMS) : Le Syndrome d’Apnée Obstructive du Sommeil chez l’adulte : Le bon traitement pour le bon patient

  • Ostéopathie et Syndrome de l’Intestin Irritable (SII)

    Syndrome de l'intestin irritable 1) SII : Définitions et épidémiologie   Le syndrome de l’intestin irritable également appelé « colopathie fonctionnelle » est un trouble fonctionnel de l’intestin. Il n’existe pas de définition médicale officielle faisant consensus.   C’est un trouble idiopathique, c’est-à-dire qu’il ne s’explique pas par la présence d’une lésion organique au niveau de l’intestin grêle et/ou du colon.   La colopathie fonctionnelle est une pathologie chronique d’intensité variable.   En France, la prévalence est estimée à 5 à 10 % (mais ces chiffres sont probablement sous-évalués) de la population avec une prédominance féminine (ratio deux-tiers/un-tiers). Cette pathologie peut toucher tous les âges, avec un pic autour de 50 ans. 2) Diagnostic et clinique   Actuellement, le diagnostic est basé sur l’interrogatoire des patients et l’examen clinique qui est le plus souvent normal.   Diagnostic : Critères de ROME IV   Présence régulière depuis plus de trois mois des symptômes suivants : a)  Douleur  C’est une douleur spasmodique (contraction) dont l’intensité est variable et peut être élevée. Localisation : fosse iliaque droite, fosse iliaque gauche le plus souvent mais elle peut aussi se situer au niveau hypogastrique, de l’hypochondre ou donner une sensation de barre ombilicale. Source : Wikipédia Horaire : post prandial (après les repas), souvent matinal, rarement nocturne Durée : crises de quelques heures à plusieurs jours Facteurs calmants : émission de selles ou de gaz, repos/détente Facteurs aggravants : repas copieux, stress, fatigue. b) Ballonnements intestinaux   Ils peuvent être généralisés ou localisés au niveau d’un angle colique. c) Troubles du transit   3 possibilités : Constipation Diarrhée (de prédominance matinale) Alternance diarrhée/constipation L’examen clinique est généralement normal. En l’absence de signes d’alarme (drapeaux rouges), il n’est pas obligatoire de réaliser des examens complémentaires. Ces examens complémentaires tels que prise de sang et coloscopie servent à éliminer les diagnostics différentiels (MICI, cancer colorectal, colite …) 3) Causes   Les causes précises du syndrome de l'intestin irritable sont aujourd’hui inconnues. Il s'agit d'une pathologie de nature organique, bien qu'on ait longtemps cru à une  somatisation .   La recherche scientifique s'oriente actuellement vers un déséquilibre du  microbiote  intestinal ou  dysbiose , responsable d'une perturbation de la  symbiose  entre les cellules épithéliales de l'intestin et son  microbiote .   Certaines études semblent suggérer que les personnes atteintes de colopathie fonctionnelle ont une plus grande sensibilité des intestins. L’intestin contient des millions de neurones (environ 200 millions). Ces neurones permettent la contraction des muscles de l’intestin permettant le péristaltisme. L'hypersensibilité de ces neurones est considérée comme responsable par ces études.   4) Traitement   Le traitement du SII varie d’une personne à l’autre. Si des aliments particuliers ou des types de stress semblent être à l’origine des symptômes, il convient de les éviter dans la mesure du possible   Les traitements médicamenteux de première intention  comprennent les antispasmodiques dans les formes avec douleurs abdominales et ou ballonnement, les laxatifs et les anti-diarrhéiques selon le type de trouble du transit.   Les probiotiques, des bactéries naturellement présentes dans l’organisme et favorisant la croissance des bonnes bactéries, peuvent être administrés. Ils aident à rééquilibrer la flore intestinale.   5) Apport de l’ostéopathie   L' ostéopathie , en complément des traitements médicaux, peut contribuer au soulagement des symptômes de la colopathie fonctionnelle.   => En se concentrant sur la relation entre la structure du corps et sa fonction, le traitement ostéopathique cherche à rétablir l’équilibre naturel. L’objectif de l’approche ostéopathique :   Soulager les tensions musculaires locales Améliorer la mobilité viscérale Améliorer la circulation dans le système digestif Stimuler le système nerveux autonome (SNA)   => En utilisant des techniques viscérales, fasciales, structurelles et crâniennes. 6) Ouvrages sur le sujet Le Charme discret de l'intestin : Tout sur un organe mal aimé Le charme discret de l'intestin 7) Sources de l'article Médecine/Sciences : Article de Frédérique Lajoie, Guy Rousseau, Stéphanie Blanquet-Diot et Lucie Etienne-Mesmin  - Paru en juillet  2021 Syndrome de l’intestin irritable Ramsay Services Colopathie fonctionnelle : tout savoir sur le syndrome du côlon irritable Association des Patients Souffrant du Syndrome de l’Intestin Irritable (APSSII) - Hôpital Avicenne Le Syndrome de l’Intestin Irritable La Revue du Praticien  :  Article de Philippe Ducrotté et Chloé Melchior publié en janvier 2018 Traitement des troubles fonctionnels intestinaux TDM Editions (Traité De Médecine) : Chapitre S12-P02-C02 écrit par Chloé Melchior et Guillaume Gourcerol Douleurs abdominales et troubles fonctionnels intestinaux Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie  : Article de Jean-Marc Sabaté Syndrome de l’intestin irritable National Library of Medecine -Pan African Medical Journal : Article de Jean Sehonou et Leoubou Roger Samuel Dodo - Publié en octobre 2018 Profil clinique et facteurs associés au syndrome de l’intestin irritable chez les étudiants en médecine à Cotonou, Bénin National Library of Medecine :   Article de Axel Müller, Helge Franke, Karl-Ludwig Resch et Gary Fryer publié en juin 2014 Effectiveness of osteopathic manipulative therapy for managing symptoms of irritable bowel syndrome: a systematic review Association Nationale Française de   Formation Médicale Continue  en  Hépato-Gastro-Entérologie (fmcgastro) :   Article de Philippe Ducrotté publié en 2013. Physiopathologie des TFI et implications thérapeutiques

  • Ostéopathie et maladie d’Osgood Schlatter

    Maladie d’Osgood Schlatter 1) Définition et épidémiologie La maladie d’Osgood-Schlatter est une apophysite de croissance correspondant à l’inflammation de la tubérosité tibiale. Elle est également appelée ostéochondrose tibiale antérieure. C’est une pathologie bénigne appartenant aux troubles ostéo-cartilagineux de croissance. Cette maladie affecte environ 10 % des adolescents, un chiffre qui monte à 20 % chez ceux qui pratiquent une activité sportive. Elle touche un peu plus les garçons que les filles. Mais cette tendance tend à diminuer ces dernières décennies car de plus en plus de jeunes filles sont impliquées dans l’activité physique, y compris à haut niveau. 2) Facteur favorisant L’origine exacte de la maladie d’Osgood Schlatter reste inconnue. Cependant la pathologie survient souvent dans un cadre de pratique sportive intensive associée à une période de croissance rapide. Les études scientifiques suggèrent que les sollicitations musculo-tendineuses répétées et intenses, générées par les mouvements d'extension du genou – courants dans des sports comme le football, le handball, le volleyball, la course à pied ou la gymnastique – seraient à l'origine de l'inflammation locale observée au niveau du tendon rotulien. 3) Clinique et diagnostic Source : American Academy of Orthopaedic Surgeons Le tableau clinique est le suivant : une douleur unilatérale localisée à la face antérieure du genou : aggravée lors de la pratique sportive ; aggravée par la montée / descente des escaliers ; aggravée parfois par le fait de s’accroupir ou s’agenouiller ; atténuée par le repos ; un gonflement sous le genou. Le diagnostic se fait par un examen clinique dans lequel on retrouve : une douleur reproduite à la palpation du tendon rotulien au niveau de la TTA ; une douleur lors de l’extension active et passive du genou. La plupart du temps, l’examen radiologique n’est pas indispensable car l’examen clinique suffit au diagnostic. Cependant il peut être indiqué pour éliminer l’hypothèse d’une autre pathologie notamment en cas de douleurs atypiques, bilatérales ou rebelles au traitement. 4)  Traitement Source : Revue Médicale Suisse Cette affection présente un pronostic très favorable : elle se résout habituellement à la fin de la période de croissance. Dans un premier temps, le but du traitement est de soulager la douleur. Le repos sportif sera donc la méthode de référence pour réduire les symptômes. Associé à ce repos, le froid et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourront être prescrits. Le protocole comprendra également de la kinésithérapie pour le renforcement musculaire, ainsi qu’un bilan podologique pour un éventuel port de semelles orthopédiques, et un suivi ostéopathique. Dans de rares cas, des injections de corticoïdes peuvent soulager. La chirurgie est rare. 5) Maladie d’Osgood Schlatter : Apport de l’ostéopathie Le suivi ostéopathique est pour l’adolescent sportif un atout majeur pour aider son corps à répondre aux exigences de l'activité pratiquée, comme pour les sportifs professionnels qui s'entourent d'une équipe médicale et paramédicale pour optimiser leurs performances. Dans le cas de la maladie d’Osgood-Schlatter, l’ostéopathie permettra d’améliorer la mobilité articulaire, de relâcher les tensions musculaires et d’améliorer la posture globale. Le suivi ostéopathique permettra également d’accompagner la reprise sportive progressive afin de limiter les tensions et blocages éventuels et maximiser la récupération entre les périodes de compétitions ou tournois. Dans le cadre de la prise en charge pluridisciplinaire, l’ostéopathe pourra orienter l’adolescent vers un podologue si cela n’a pas été fait, afin de réaliser un bilan posturologique dans le but de corriger les déséquilibres via le port de semelles orthopédiques personnalisées. Des étirements musculaires peuvent également être conseillés. 6) Sources de l'article Revue Médicale Suisse : Article de Bernardo Vargas, Nicolas Lutz, Michel Dutoit et Pierre Yves Zambelli publié en 2008. Maladie d’Osgood-Schlatter Société Française d'Orthopédie Pédiatrique : Fiches d'information pour les parents publiée en 2020. La maladie d’Osgood Schlatter American Academy of Orthopaedic Surgeons : Article mis à jour en septembre 2024. Osgood-Schlatter Disease (Knee Pain) HAL open science - Université Aix Marseille  : Mémoire de fin d’étude de masso – kinésithérapie soutenu par Lorenzo Cohen-Solal en octobre 2023. La maladie d’Osgood-Schlatter : impact à long terme sur la qualité de vie National Library of Medicine – British Journal of General Practice  : Article de Guido J van Leeuwen, Evelien It de Schepper, Michael S Rathleff, Patrick Je Bindels, Sita Ma Bierma-Zeinstra, Marienke van Middelkoop - Publié en mars 2022. Incidence and management of Osgood - Schlatter disease in general practice : retrospective cohort study Le manuel MSD : Article de Frank Pessler publié en novembre 2022. Maladie d’Osgood-Schlatter Université de Lille faculté de médecine Henri Warembourg  : Thèse de doctorat en médecine de Claire KWASNIK soutenue en février 2022. La maladie d’Osgood-Schlatter chez l’enfant sportif

  • Ostéopathie et football

    L'ostéopathie au service des footballeurs 1.   Introduction et statistiques   En France, le football est le sport national le plus pratiqué. La fédération française de football (FFF), compte plus de 2,3 millions de licenciés dont 251 000 licenciées féminines.   Le football est un sport dans lequel répétition et l’intensité des mouvements peut facilement conduire à des microlésions pouvant créer des déséquilibres et en absence de traitement à des blessures plus graves. Blessures fréquentes du footballeur Source : Statistique LAA AANP + AAC, 2012-2016, état 2016, extrapolation des échantillons, SSA Blessures fréquentes sur le terrain : Entorse de cheville (un article est dédié à cette blessure dans la rubrique sportive) Entorse de genou (surtout le ligament croisé antérieur) Fracture (plus fréquemment au niveau des membres inférieurs : tibia, fibula et pied/cheville) Blessures musculaires aiguës : contracture, élongation voire claquage (rupture) : Rupture méniscale. Blessures d’usure : Pubalgie Gonalgie Tendinopathie : tendon d’Achille, rotule, adducteurs, tenseur du fascia latta (syndrome de l’essuie-glace), quadriceps (droit fémoral), ischio-jambiers, mollets Dorso-lombalgie. Autres blessures possibles : Fracture de la clavicule Commotion cérébrale Luxation acromio-claviculaire Périostite Pathologies de croissance chez les adolescents : maladie de Sever, maladie d’Osgood Schlatter, etc.. Apport de l'ostéopathie Les objectifs du traitement ostéopathique du footballeur sont les mêmes qu’il soit professionnel ou amateur :   Prévenir les blessures Accompagner la réhabilitation après une blessure Optimiser la récupération Améliorer la performance tout au long de la saison Corriger les déséquilibres posturaux Gestion des douleurs chroniques.   Champ d’action de l’ostéopathie :   Amélioration de la mobilité articulaire : amplitude et qualité de mouvement Relâchement des tensions musculaires Relâchement des tensions fasciales et ligamentaires.   En cas de blessure, l’approche holistique ostéopathique, en étroite collaboration avec la kinésithérapie et la préparation physique, permet d’optimiser la reprise progressive. Sources de l'article Institut de Recherche du Bien-être, de la Médecine et du Sport Santé  : Article paru en juin 2021. Auteur Dr. Patrick Bacquaert. Top 5 des blessures du football. Fédération Française de Football. Blessures saison 2018-2019 - football amateur Université de Bretagne Occidentale -   D.U. Ostéopathie du sport  :  Rapport de stage de Ansay Guy - Da Silva Paolo. Le rôle de l’Ostéopathe au sein d’une équipe de football . Université du Droit et de la Santé - Lille II  :  thèse de Alan Mc Call (2014). La prévention des blessures dans le football professionnel . National Library of Medicine - Pan African Medical Journal  : Article de mai 2024. Auteurs : Adama Tiama, Alain Traoré, Abdoul Rahamane Cissé, André Kaboré, Amidou Sawadogo, Brigitte Nana, Bertin Koné, Zakaridja Soré. Caractérisation des blessures sur une saison sportive chez des footballeurs d'élite au Burkina Faso: cas de la saison 2019-2020 . HAL open science - Université Aix Marseille : Mémoire de fin de formation en Masso-Kinésithérapie. Auteur Louise Robert (année 2024). L’impact de la croissance sur l’incidence des blessures chez les jeunes footballeurs lors du jeu . Université de Strasbourg - École doctorale sciences de la vie et de la sant é : Thèse présentée par Anasthase Massamba en juin 2023. Caractérisation des blessures et étiologie de la fatigue neuromusculaire chez le footballeur en centre de formation : implication des muscles quadriceps et ischio-jambiers dans différents contextes d’exercice.

  • Quelles sont les contre-indications à l’ostéopathie ?

    Contre-indications à l'ostéopathie 1.Définition   Une contre-indication est une condition ou une situation dans laquelle un traitement donné, tel que l’ostéopathie, devrait être évité car il pourrait causer plus de mal que de bien. Il est essentiel de distinguer les contre-indications absolues, où le traitement ne doit pas être réalisé et les contre-indications relatives, où le traitement peut être réalisé sous certaines précautions.   Selon la loi, il n’existe que deux contre-indications absolues au traitement ostéopathique : Absence de consentement du patient Praticien ne pouvant déterminer la qualité des tissus du patient, quelles qu'en soient les raisons (article 20 du  code de déontologie ). Dans la pratique, c’est un peu plus complexe.   2.Contre-indications absolues Traumatismes violent récent  (moins de 48 heures) n’ayant pas suivi à un diagnostic médical : traumatisme crânien, accident de la voie publique, fracture, luxation … État infectieux avec fièvre  : septicémie, ostéomyélite, méningite, etc. Signes neurologiques aigues  évoquant un AVC ou compression médullaire Signes évocateurs d’un évènement cardio-pulmonaire aigu  : infarctus, pneumothorax, etc. Phase postopératoire  : il est nécessaire d’attendre quelques semaines que la zone opérée cicatrise avant de consulter un ostéopathe. 3.Contre-indications relatives La grossesse  : l’ostéopathie peut être particulièrement efficace au cours de la grossesse mais certaines techniques doivent être évitées ou modifiées par précaution. Cancer :  l’ostéopathie peut contribuer à diminuer certaines douleurs liées à la présence d’un cancer et améliorer la qualité de vie, mais certaines manipulations directes sont à éviter. Troubles neurologiques  : SEP, Parkinson ou encore épilepsie sont des conditions nécessitant un ajustement de la pratique ostéopathique Maladies inflammatoires  : En phase aiguë : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite, maladie de Crohn. Ostéoporose et ostéopénie : le risque plus important de fracture nécessite la prise de précaution du praticien lors des manipulations articulaires Les troubles psychiques  non stabilisés   En cas de doute, l’ostéopathe est tenu de réorienter son patient pour un diagnostic auprès du service de soin spécialisé compte tenu des symptômes évoqués lors de son anamnèse.   Si vous avez un doute, n’hésitez pas à consulter votre praticien. 4.So urces de l'article Registre des ostéopathes de France : Les contre indications à l'ostéopathie Syndicat Français Des Ostéopathes Existe-t-il des contre-indications à l’ostéopathie ? Legifrance : Décret n° 2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et aux conditions d'exercice de l'ostéopathie. Chapitre 1er : Actes autorisés. (Articles 1 à 3)

  • Ostéopathie et entorse de cheville

    Entorse de Cheville 1)  Définition et épidémiologie   L’entorse désigne un traumatisme ligamentaire causé par une sollicitation excessive d’une articulation. Les ligaments sont de courtes bandes de tissu solides qui maintiennent les os au niveau d’une articulation. L’entorse de cheville est une affection courante et représente le premier motif de consultation d’urgence traumatologique. En  France, on estime à 6 500 les consultations par jour aux urgences qui concernent des entorses de cheville. Cependant, on estime que moins de la moitié des patients ayant une entorse consultent après le traumatisme.  Selon les chiffres de Haute Autorité de Santé (HAS) , 70 % de la population a déjà subi une blessure de cheville. L’entorse de cheville représenterait à elle seule 25 % des blessures sportives, tous sports confondus.   Certaines études mettent en avant une prévalence plus élevée chez les jeunes filles, notamment dans le cas de la pratique du football. Ces mêmes études montrent que la survenue d’entorse est rare avant 15 ans et après 55 ans. 2)  Anatomie de la cheville et du pied Source : Collège français des enseignants en rhumatologie Organe de support et de mouvement, le pied est un organe très structuré, caractéristique de l’espèce humaine. Sa fonction statique est bien étudiée mais sa fonction dynamique est encore difficile à comprendre. Au total, le complexe pied-cheville comprend 38 articulations et 28 muscles.   La cheville permet de soutenir le poids du corps et d’assurer la propulsion du pied, permettant l’action de la marche.   L’anatomie de la cheville repose sur  trois principaux ensembles ligamentaires  :  Source : Brizon et Castaing - Feuillets d'anatomie - Tome 2 : Ostéologie du membre inférieur Le ligament latéral externe (LLE) comportant trois faisceaux, antérieur, moyen et postérieur Le ligament latéral interne (LLI) comportant deux faisceaux formant un triangle Le ligament tibio-fibulaire antéro-inférieur reliant la partie inférieure des deux os dans le plan frontal. Plusieurs groupes musculaires entourent la cheville et sont responsables des mouvements du pied et de la cheville. Parmi les principaux muscles figurent le muscle du mollet (triceps sural), le muscle tibial antérieur, les muscles long et court fibulaires et le muscle extenseur commun des orteils. 3 )  Mécanisme lésionnel et clinique Il existe quatre types d’entorse de cheville/pied. La plus fréquente, de loin, est l’entorse externe en inversion de cheville. Elle représente, dans les services d’urgence, traumatologie et kinésithérapie, plus de 80 % des entorses.   L’entorse externe est due à un mécanisme traumatique brutal et survient lors d’une chute, ou d’un mouvement trop rapide et ou trop ample de la cheville. Par son mécanisme en inversion, c’est-à-dire en flexion plantaire, adduction et supination forcée. Ce mouvement dévie le centre de gravité mettant en tension le système capsulo-ligamentaire de la cheville ce qui peut entraîner une déchirure partielle ou totale du ligament latéral externe.   Les autres types sont : Entorse du ligament latéral interne (mouvement inverse de l’entorse externe) Entorse de Chopard (interligne entre le talon et le tarse) Entorse de Lisfranc (interligne entre tarse et métatarse) Il existe trois stades de gravité :                                                              Stade 1 : entorse bénigne = élongation des ligaments sans rupture ligamentaire (1 à 3 semaines de guérison) Stade 2 : entorse modérée = déchirure partielle ligamentaire (jusqu’à six semaines pour la guérison) Stade 3 : entorse grave = déchirure totale des ligaments avec arrachement osseux associé (jusqu’à 3 mois). Signes cliniques : Douleur localisée au niveau de la malléole externe Œdème + épanchement Ecchymose « bleu » Incapacité́ à poser le pied par terre Douleur à la mobilisation de la cheville, à la palpation. 4) Entorse de cheville : Diagnostic Diagnostic entorse de cheville : Source Haute autorité de santé (HAS) Le diagnostic s’effectue par l’examen clinique, en ville ou aux Urgences grâce aux « critères d’Ottawa » : Source : Cours EOP Douleur à la palpation des malléoles latérale ou médiale et 6 cm au-dessus Douleur à la palpation du naviculaire Douleur à la palpation de la base du cinquième métatarse Incapacité d’effectuer quatre pas après le traumatisme ou pendant examen. Cet examen clinique peut être réalisé en première intention en ville par le médecin ou à défaut par l’ostéopathe, formé à réaliser les tests suivants : Test de provocation en varus Test du tiroir antérieur Palpation des ligaments/muscles Diapason pour éliminer l’hypothèse d’un arrachement osseux/fracture. La radio est prescrite lorsqu’un des critères d’Ottawa est positif et/ou si le patient a moins de 15 ans ou plus de 55 ans et permet de rechercher un arrachement osseux ou fracture. 5 )  Traitement Le choix du traitement dépend du type d’entorse. Le protocole PEACE and LOVE est aujourd’hui la méthode de référence la plus efficace en cas de lésion traumatique aigue, succédant aux précédentes méthodes GREC ou PRICE ayant été longtemps au programme de physiothérapie ces dernières décennies. PEACE = dès les premiers jours après la blessure P : protection de la zone lésée (orthèse ou béquille) et limitation des mouvements les deux à trois premiers jours E : Élévation : surélever le membre lésé pour minimiser l’œdème A : Avoid (éviter) les anti-inflammatoire car ils ralentissent la guérison tissulaire C : Compression : taping ou bandage pour limiter le gonflement E : Éducation du patient sur les étapes de récupération et l’importance du suivi pour une rééducation active et durable. Le grade de l’entorse articulaire détermine en partie le temps nécessaire à la reprise des activités. LOVE = Après quelques jours ou lorsque les symptômes aigus ont bien diminué : début de la stabilisation L : Load (charge) : introduire une charge mécanique adaptée O : Optimisme : influence de l’état psychologique sur la douleur et les résultats fonctionnels V : Vascularisation : une activité comme la natation ou le vélo pour aider à maintenir une bonne circulation sanguine E : Exercice : travail progressif de l’amplitude articulaire et restauration de la fonction musculaire. Il faut en moyenne six semaines pour une cicatrisation ligamentaire complète. Cela dépend et varie selon plusieurs facteurs tels quel le stade d’entorse, l’assiduité du protocole mis en place, la capacité individuelle de cicatrisation (système immunitaire), etc. Quel que soit le stade d’entorse, la rééducation par la kinésithérapie permet de travailler la proprioception (équilibre) et de renforcer le système musculo-ligamentaire locorégional lésé. 6) Apport de l’ostéopathie La kinésithérapie et l’ostéopathie sont deux approches complémentaires qui, combinées, permettent une récupération optimale en cas de blessure de type entorse et d’accompagner la reprise sportive progressive.   L’entorse crée un déséquilibre corporel qui ne se limite pas à la mobilité de la cheville. Il est donc intéressant d’investiguer l’ensemble des systèmes et articulations en lien avec la lésion initiale.   Après un examen clinique précis, l’ostéopathe travaillera la mobilité articulaire de la cheville et du pied, mais aussi les fascias, aponévroses et muscles du pied et de la jambe.   Il pourra réaliser un bilan complet, détecter les déséquilibres et intégrer dans son plan de traitement l’ensemble des membres inférieurs mais aussi le bassin, le dos etc.   Selon le degré d’entorse et l’intensité de la douleur, il peut être préférable d’attendre quelques jours avant de consulter l’ostéopathe. Si vous avez un doute, demandez conseil à votre médecin référent. 7) Sources de l'article Le manuel MSD : Article vérifié/révisé en oct. 2024 Présentation des entorses  Haute autorité de santé : Recommandation de bonne pratiques (avril - mai 2025) Entorse du ligament collatéral latéral (ligament latéral externe) de cheville : diagnostic, rééducation et reprise de l’activité physique et de la pratique sportive . SYNTHESE - Entorse du ligament collatéral latéral (ligament latéral externe) de cheville : diagnostic, rééducation et reprise de l’activité physique et de la pratique sportive . FICHE - Entorse du ligament collatéral latéral (ligament latéral externe) de cheville : diagnostic, rééducation et reprise de l’activité physique et de la pratique sportive. Université de Picardie Jules Verne  : thèse de doctorat en médecine de ANTOINE LORIOT (septembre 2018) Étude isocinétique des inverseurs et des éverseurs du pied dans l'instabilité chronique de la cheville. La clinique du coureur : PEACE & LOVE : nouvel acronyme de traitement des lésions traumatiques. Clinique orthopédique de Monaco IM2S : Article du Dr Feller| (décembre 2023) Entorse de cheville . La médecine du sport - Centre hospitalier universitaire de Brest (CHRU Brest) : Article des Dr Gurvan Prigent, Guillaume Prado, Yannick Guillodo. Clinique orthopédique de Monaco - IM2S  : Article du Dr Feller| (décembre 2023) Entorse de cheville Fédération française de football  : Diaporama d’Emmanuel ORHANT Épidémiologie des lésions des chevilles . Groupe ELSAN (cliniques privées) Entorse de la cheville

  • Ostéopathie après un accouchement

    Post-partum : mieux vivre l’après accouchement (Source : Magazine "Harmonie Santé") 1)  Introduction   Le post-partum correspond à la période post-natale, c’est-à-dire après l’accouchement. Cette période, aussi appelée suite de couche, est la période qui va de l’accouchement jusqu’à la première menstruation normale de la parturiente et dure en moyenne six semaines.   C’est une période marquée par la perte de poids, les modifications hormonales et anatomiques importantes pouvant être source de déséquilibres et de tensions musculo-ligamentaires.   2)  Mécanisme de l’accouchement   Source : Le manuel MSD Il peut être long, souvent douloureux. Chez la patiente multipare, c’est-à-dire ayant déjà accouché précédemment, l’accouchement est généralement plus rapide.   Il existe deux types d’accouchement : par voie basse ou césarienne.   Le fœtus peut se présenter de trois façons différentes dans le bassin de la mère (le sommet avec ses 4 déclinaisons, le siège et le transversal). Dans 95 % des cas, la présentation se fait par le sommet, c’est-à-dire la tête fléchie. Cela se mesure par le toucher vaginal réalisé par le gynécologue ou la sage-femme. La position par le sommet permet normalement un accouchement par voie basse. Les deux autres positions : en siège et occipito-postérieure, rendront l’accouchement par voie basse plus compliquée voire impossible.   L'accouchement par voie basse, également appelé parturition, comprend trois phases : La première phase est la phase de dilatation du col utérin, lors de laquelle la femme commence à sentir des contractions. Ces contractions sont induites par l’hormone ocytocine. La dilatation du col est plus ou moins longue pouvant durer de quelques heures à plusieurs jours. En début de travail, les contractions peuvent survenir toutes les 15 à 20 minutes et durer quelques dizaines de secondes. L'intensité et la fréquence des contractions augmentent au fur et à mesure de la progression du travail. La deuxième phase est l’expulsion du fœtus par le vagin, c’est la naissance de l’enfant. Lors de cette phase, la distension des tissus nécessaire au passage du bébé provoque généralement des douleurs viscérales et périnéales. La troisième et dernière phase est l’expulsion du placenta et des membranes et est appelée la délivrance. => La péridurale Source : Clinique Saint-Jean Inventée en 1921 par un médecin espagnol, la péridurale est un acte anesthésique visant à soulager les douleurs. Cet acte consiste en l'introduction d'un cathéter permettant d'administrer un mélange d'un opioïde (de type morphine) et d'un anesthésique local (par exemple, la lidocaïne) au niveau de la zone L3-L4. Ce n’est pas un acte réservé à l’accouchement mais dans le cadre obstétrical il permet de soulager les douleurs de contractions. Pour un accouchement par voie basse, le but est d’ analgésier tout en permettant à la patiente de garder une conscience suffisante pour se mobiliser effectuer l’action de poussée.   => La césarienne Césarienne. Source : Ramsay Santé La césarienne est une intervention chirurgicale permettant l’accouchement par incision de l’abdomen et de l’utérus. En France, une femme sur cinq donne naissance par césarienne.   Elle peut être réalisée en urgence ou programmée. La décision est prise par le corps médical (en accord avec la patiente) selon l’état de l’enfant et/ou de la mère.   Les possibles causes de césarienne :  Antécédent de césarienne Travail prolongé (durée trop longue) Présentation par le siège ou occipito-postérieure Grossesse multiple Souffrance fœtale Mauvaise position du placenta En cas d’infection transmissible au fœtus    C’est une opération qui a lieu sous anesthésie loco-régionale (péridurale), très rarement générale.   Les complications sont rares, les principales étant l'hémorragie, l'infection et les troubles de la circulation sanguine. Elles peuvent être anticipées par des mesures médicales (comme les antibiotiques ou les bas de contention). 3)  Zoom sur le périnée Le périnée chez la femme Le périnée, aussi appelé plancher pelvien, correspond à la paroi inférieure du pelvis, fermant le détroit inférieur. Chez l’homme comme chez la femme, il contient l’extrémité inférieure des voies digestives, urinaires et génitales.   Il est délimité en avant par le pubis et en arrière par le sommet du coccyx.   C’est un ensemble de neuf muscles répartis en trois plans : superficiel, moyen et profond.   Il a pour rôle principal la continence urinaire et fécale. Il permet d’amortir les pressions.   Après la grossesse et l’accouchement, le périnée de la femme est distendu. Il peut même être déchiré par le travail de poussée.   Problématiques : Incontinence urinaire ou anale Prolapsus (descente d’organe) Névralgie pudendale   La rééducation du périnée après l’accouchement se fait avec un kinésithérapeute spécialisé ou une sage-femme. 5)  Apport de l’ostéopathie   Pourquoi consulter un ostéopathe après un accouchement ?   L’accouchement, qu’il soit par voie basse ou césarienne, est un évènement traumatique pour le corps de la femme. Le corps doit s’adapter, les courbures rachidiennes se modifient et il peut être difficile de retrouver son équilibre.   Il est recommandé de consulter un ostéopathe dans les semaines suivants votre accouchement :   Si l’accouchement a été difficile et douloureux En cas de difficulté à récupérer après l’accouchement En cas de douleurs du bassin, périnée ou du rachis cervico-dorso-lombaire ou encore épaules En cas de troubles intestinaux ou urinaires En cas de geste chirurgical : césarienne ou épisiotomie À titre préventif pour aider le corps à se rééquilibrer 5) Sources de l'article The Journal of the American Osteopathic Association : Article publié en aout 2016 (Vol 116 No 8 ) - Victoria Hastings, Adrienne Marie McCallister, Sarah A. Curtis, Roseanna J. Valant and Sheldon Yao. Efficacy of Osteopathic Manipulative Treatment for Management of Postpartum Pain UFR de médecine et des sciences de la santé BREST  : Mémoire de fin d’études. Diplôme d’Etat de sage-femme (année 2014).  L’apport de l’ostéopathie dans le traitement des douleurs pelvipérinéales résistantes chez la femme dans la période du post-partum. National Institute of Health : Article publié en septembre 2008 - Ingrid Nygaard, MD, MS; Matthew D. Barber, MD, MHS; Kathryn L. Burgio, PhD; et al Prevalence of symptomatic pelvic floor disorders in US women Université Médicale Virtuelle Francophone : Anatomie du périnée féminin Haute Autorité de Santé : Brochure publiée en 2013 La césarienne - Ce que toute femme enceinte devrait savoir... Centre Hospitalier Mémorial France - États-Unis de Saint-Lô Accouchement et postures Royal College of Anaesthetists  : Brochure publié en juin 2023 Anesthésie péridurale pendant et après l'intervention chirurgicale Journal of the American Osteopathic Association : Article publié en juillet 2016 Osteopathic Manipulation Can Improve Pain in Postpartum Women Wikipédia :   Histoire de la péridurale

  • Ostéopathie et polyarthrite rhumatoïde

    Source : Santé log - La communauté des professionnel de santé 1)  Polyarthrite rhumatoïde : Définition et épidémiologie La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie articulaire inflammatoire chronique. C’est une pathologie auto-immune caractérisée par la fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale des articulations. En l’absence de traitement, cette pathologie entraine la déformation progressive des articulations touchées. Des manifestations extra-articulaires peuvent apparaitre, i.e. certains organes peuvent être touchés. La prévalence mondiale de la PR est d’environ 1% de la population. Cette prévalence présente des disparités géographiques. En France, cette maladie touche environ 0,5 % de la population, soit plus de 300 000 personnes. La polyarthrite rhumatoïde est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes. Elle survient généralement entre 30 et 50 ans avec un pic autour des 45 ans. 2)  Causes et facteurs de risque Il n’y a actuellement pas une cause connue unique mais plusieurs facteurs génétiques et environnementaux interviennent dans l’apparition de la PR. => Rôle de la génétique Elle contribuerait à hauteur de 30 % selon certaines études citées en bas de page. Le gène HLA-DRB1 : ce gène est le facteur de risque génétique connu le plus important pour le développement de la PR. Il existe de nombreuses variantes différentes de ce gène, et plusieurs sont associées à un risque accru de développer une PR. Il existe également des preuves d'une interaction entre certaines variantes du gène et des facteurs environnementaux. Il serait présent chez plus de la moitié des patients.  => Rôle hormonal Les œstrogènes, hormones féminines sécrétées par les ovaires, semblent notamment impliquées. Des études ont constaté que le taux d’œstrogènes serait bas durant les phases de déclenchement ou de poussée de la maladie et élevé durant les phases de rémission. Néanmoins, d’autres facteurs hormonaux peuvent intervenir, comme le montre la survenue de PR chez les hommes. => Facteurs environnementaux Il existe certains facteurs de risque environnementaux, en particulier le tabagisme. Les études actuelles démontrent un lien dans le déclenchement de la maladie mais également dans la réponse au traitement. => Facteurs infectieux Il manque à ce jour des informations sur le lien entre infection et PR mais certains virus et bactéries sont actuellement sous essais cliniques pour évaluer leur lien avec l’apparition de la pathologie. 3)  Clinique et diagnostic Articulations touchées : Source : Magazine de santé "MSD" La polyarthrite rhumatoïde se manifeste par une inflammation douloureuse de certaines articulations. En l'absence de traitement, cette pathologie chronique dégénérative peut progressivement atteindre d'autres systèmes, tels que les systèmes pulmonaire, cardiaque ou nerveux. La maladie évolue par poussées de durée variable (parfois plusieurs semaines), alternant au début avec des phases de rémission. La PR se caractérise par  plusieurs signes distinctifs : Une douleur inflammatoire, plus intense la nuit et au petit matin. Une raideur matinale de durée supérieure à 30 minutes. Un gonflement des articulations, appelé synovite. Une douleur à la palpation des zones affectées. L'atteinte d'au moins trois articulations, généralement de manière bilatérale et symétrique. Les premières articulations touchées sont le plus souvent celles des mains et des poignets, suivies des coudes et de l'avant-pied. Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde repose sur plusieurs éléments clés : L'examen clinique :  Un interrogatoire approfondi du patient et un examen physique sont réalisés. L'imagerie médicale :  Des radiographies des mains, des pieds, des articulations touchées et souvent de la colonne vertébrale (rachis) sont effectuées. Elles visent à détecter une synovite et les signes de sa progression destructrice, comme la déminéralisation osseuse ou le pincement articulaire. Une échographie ou une IRM est parfois réalisée . Les analyses biologiques :  Des prises de sang permettent de mesurer les marqueurs d'inflammation (vitesse de sédimentation - VS et protéine C réactive - CRP) et de rechercher la présence d'auto-anticorps spécifiques, notamment les ACPA et le "facteur rhumatoïde". La détermination du génotype HLA-DR est parfois utilisée par certaines équipes médicales. Le diagnostic a lieu en moyenne deux ans après le début des premiers symptômes. 4)  Traitement  Prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde - Source : VIDAL La PR ne se guérit pas. La prise en charge aide à améliorer et conserver la mobilité articulaire, la force musculaire et à réduire la douleur.   Le traitement de référence est le méthotrexate, un médicament antimétabolite d’usage pour certains cancers et autres maladies auto-immune. Il inhibe une enzyme appelée dihydrofolate réductase, et bloque ainsi l’action de l’acide folique (vitamine du groupe B) qui est impliquée dans la division cellulaire. Des études sont actuellement en cours sur l’efficacité de ce traitement.   D’autres classes de médicaments comme les antalgiques, les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens ( AINS) et les corticoïdes permettent un soulagement des symptômes plus ou moins efficace.   Outre le traitement médicamenteux, la HAS (Haute Autorité de Santé) recommande une activité physique, la thérapie manuelle (kinésithérapie, ostéopathie), la balnéothérapie, ainsi que le port d’orthèse de nuit ou de jour.   5) Apport de l’ostéopathie En dehors des pics d'inflammation, l'ostéopathie peut intervenir pour soulager le patient atteint de PR.   Un suivi ostéopathique pourrait permettre d’améliorer la mobilité, de réduire les tensions musculaires et tissulaires environnantes et d’améliorer le confort de vie.   Les techniques utilisées seront adaptées en fonction du niveau d’inflammation.   6) Sources de l'article INSERM : Article publié en juin 2023 Polyarthrite rhumatoïde : Une maladie modèle pour la recherche sur l’inflammation chronique Haute Autorité de santé : Synthèse des recommandations professionnelles (sept 2007) Polyarthrite rhumatoïde (PR) : Diagnostic et prise en charge initiale   Organisation Mondiale de la Santé :   Article publié en juin 2023 Polyarthrite rhumatoïde   DUMAS : Thèse de Mme Jourdan Delphine Docteur en pharmacie – Soutenue à l’université de Montpellier – Publiée en avril 2023 Polyarthrite rhumatoïde : étude de l’évolution et des thérapeutiques médicamenteuses chez la femme enceinte   National Rheumatoid Arthritis Society  (NRAS) :  Article mis à jour en septembre 2019. La génétique de la polyarthrite rhumatoïde   INSERM : Article publié en novembre 2024 Maladies auto-immunes et inflammatoires : un frein immunitaire à lever pour les traiter ? Société Française de Rhumatologie (SFR)  : Article publié en janvier 2021 Comment diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde ?  Haute Autorité de santé : Synthèse des recommandations professionnelles - Publiées en 2007 Polyarthrite rhumatoïde : aspects thérapeutiques hors médicaments et chirurgie - aspects médico-sociaux et organisationnels

  • Ostéopathie et ostéoporose

    Source : arthrolink.com 1)  Définition et épidémiologie Selon la définition de l’OMS, « L'ostéoporose est une maladie généralisée du squelette, caractérisée par une densité osseuse basse et des altérations de la microarchitecture osseuse, responsable d'une fragilité osseuse exagérée et donc d'un risque élevé de fracture. »   L’os est en permanence soumis à un processus de renouvellement et de réparation : le remodelage osseux. L’ostéoporose correspond à une accélération pathologique du remodelage osseux.   C’est une pathologie aboutissant à une diminution de la résistance osseuse, augmentant le risque de fracture.   Quelques chiffres :   En 2019 en France, près de quatre millions de personnes sont touchées par cette maladie osseuse. Au niveau mondial, c’est plus de 200 millions de personnes qui sont atteintes.   C’est une pathologie de prédominance féminine. Elle touche une femme sur cinq contre un homme sur vingt. La fréquence augmente proportionnellement avec l’âge.   Autour de l’âge de 65 ans, on estime que 39% des femmes souffrent d’ostéoporose. À 80 ans et plus, cette proportion monte à 70%. 2) Le système osseux Structure de l'os Il existe deux types d’os : l’os cortical et l’os trabéculaire.   L’os cortical est compact. Il a une fonction de soutien et de protection. Il correspond aux trois-quarts de la masse squelettique totale. C’est un os dense. L’os trabéculaire est un os spongieux. Il est rigide et correspond au quart de la masse squelettique totale. Il a une fonction de résistance.   L'os est un tissu vivant qui se renouvelle en permanence. Pendant l'enfance et l'adolescence, le renouvellement osseux se produit rapidement et la densité minérale osseuse atteint son maximum avant la trentaine. Après cet âge, l'os commence à se dégrader plus rapidement qu'il n'est renouvelé. 3) Facteurs de risque de l'ostéoporose Il existe deux types d’ostéoporose : L’ostéoporose primitive, qui survient spontanément L’ostéoporose secondaire, causée par une autre affection ou bien la prise de certains médicaments. Facteurs de risque d’ostéoporose primaire : Sexe féminin Age Antécédents familiaux d’ostéoporose Morphotype : sujets de petite taille, IMC faible Ménopause précoce Carence en calcium et en vitamine D Tabagisme. Facteurs de risque d’ostéoporose secondaire : Pathologies endocriniennes : hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, hypogonadisme, hypercorticisme Autres pathologies inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, maladie cœliaque Médicaments : Corticothérapie (corticoïdes), certains antidépresseurs et antiulcéreux. 4) Clinique L’ostéoporose est une pathologie silencieuse, c’est-à-dire qu’elle reste longtemps asymptomatique.     Mais elle est la première cause de fracture dans la population ménopausée.   Age moyen des fractures liées à l’ostéoporose : Poignet :  57 ans Vertébrales : 67 ans Col fémoral : 80 ans. La fracture apparait souvent sans traumatisme (chute ou choc.) Associé aux fractures, l’ostéoporose avancée peut ensuite créer : Une douleur dorso-lombaire aigue ou chronique Une perte de mobilité Un tassement vertébral entrainant un changement de posture et une perte de taille.   5) Diagnostic et traitement   Ostéodensitométrie osseuse - Source : Radiologie Abbeville Le diagnostic se fait par ostéodensitométrie (DMO). C’est un examen médical pris en charge par la sécurité sociale à hauteur de 70 % La DMO mesure la densité osseuse et permet de dépister une ostéoporose avant la survenue de fractures ainsi que d’apporter des arguments pour une ostéoporose en cas de fracture.   C’est une forme de radiographie utilisant les rayons X. L’examen est indolore et dure environ 20 mins.   Cet examen permet de calculer le T-Score. Cette échelle classe la densité osseuse de - 4 à + 4. Entre -1 et 4, la densité est considérée comme normale.   Entre -2,5 et -1, on parle d’ostéopénie. Ce problème de santé doit être traité pour éviter l’ostéoporose. L’ostéoporose est diagnostiquée quand le score du patient se situe entre -2,5 et -4.   L’objectif du traitement est de ralentir la perte de densité osseuse :   Traitement médicamenteux : Biphosphates Cure de vitamine D, calcium, magnésium Activité physique : marche, renforcement musculaire, danse… seront conseillés    6)  Approche ostéopathique   Hors fracture récente non consolidée, l’ostéopathie est tout à fait indiquée dans le suivi du patient ostéoporotique.   L’ostéopathie s’intègre dans le parcours de soin, en complément de la médecine générale, la rhumatologie et la kinésithérapie.   Lors de son anamnèse, l’ostéopathe sera attentif aux signes de fragilité osseuse, aux précédentes fractures et à la densité osseuse du patient.   Toutefois, l’ostéopathe adaptera ses techniques.   En particulier les manipulations structurelles seront évitées.   L’objectif du traitement sera d’accroitre la mobilité articulaire, diminuer les contractures musculaires et améliorer la posture. 7) Ouvrages conseillés Ostéoporose : mythe ou réalité ? de Jean-Pierre Poinsignon (septembre 2015 - édition Rocher Eds Du) Ostéoporose : mythe ou réalité? Le secret des os solides : Thierry Souccar (mars 2025 édition Thierry Souccar Eds) Le secret des os solides 8)  Sources de l’article INSERM :  Article Publié en octobre 2023 Ostéoporose : Des os fragilisés à risque de fracture Le manuel MSD  :   Article de Marcy B. Bolster publié en oct. 2023 Ostéoporose Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) Tout savoir sur l'ostéoporose Haute Autorité de Santé – HAS : Fiche publiée en janvier 2023 Bon usage des médicaments de l'ostéoporose National Institutes of Health (NIH)  : article de Liria Papa, Alfonso Mandara, Michele Bottali, Vincenzo Gulisano, Stefano Orfe (paru en décembre 2012). A randomized control trial on the effectiveness of osteopathic manipulative treatment in reducing pain and improving the quality of life in elderly patients affected by osteoporosis

  • Ostéopathie et Lumbago

    Lumbago 1) Lumbago : Définition et épidémiologie   La lombalgie aiguë, communément appelée lumbago est une douleur de la région lombaire d’évolution inférieure à 3 mois qui survient généralement brutalement.   Selon son degré d’intensité, la lombalgie aiguë peut limiter les activités professionnelles, sportives et du quotidien.   En 2019, 619 millions de personnes ont connu une lombalgie dans le monde.   La lombalgie peut survenir à tout âge, même si la fréquence augmente proportionnellement avec l’âge.   On distingue deux types de lombalgie. La plus fréquente, appelée lombalgie commune ou lombalgie simple, correspond à 90% des cas et est d’origine mécanique. L’autre type, lombalgie symptomatique ou spécifique, est la conséquence d’une pathologie d’origine infectieuse, inflammatoire ou encore neurologique. 2) Le rachis lombaire Source : Unité RACHIS - Hôpital Henri Mondor Source : Société Française de Rhumatologie Le rachis lombaire se compose de cinq vertèbres. Chaque vertèbre est constituée d'une partie massive appelée corps vertébral, en arrière de laquelle se trouve un arc osseux (l'arc vertébral) qui délimite un orifice circulaire : le trou vertébral. La superposition des trous vertébraux forme le canal rachidien renfermant la moelle épinière. Entre chaque vertèbre s’intercale un disque intervertébral. Ce disque est constitué d'un anneau externe formé de cartilage fibreux, assimilable à des petits élastiques concentriques, et d'un noyau interne, mou, gélatineux, qui se déforme sans se laisser comprimer. On peut comparer ce noyau à un petit sac étanche rempli de liquide visqueux. De par sa composition, ce disque vertébral a un rôle d’amortisseur. 3) Clinique et facteurs de risques Le lumbago consiste en une douleur localisée dans la région lombaire qui se caractérise par : Une intensité élevée Une localisation centrale ou latéralisée en barre ou ponctiforme Le fait que les mouvements rachidiens (flexion, extension, rotation, inclinaison) aggravent la douleur et sont limités La présence d’une contracture musculaire douloureuse à la palpation La présence d’une posture antalgique. Les principaux facteurs de risque : Une sollicitation inhabituelle : port de charge lourde, mouvements brutaux, chute Le manque d'activité physique L'obésité Un métier physique : manutention, postures pénibles, exposition aux vibrations La grossesse L’âge Les antécédents personnels ou familiaux de lombalgie. Les drapeaux rouges : Une douleur apparue suite à un traumatisme important De la fièvre Une altération de l’état général Une douleur non mécanique d’aggravation nocturne Des symptômes neurologiques : déficit moteur, sensoriel, troubles sphinctériens associés Une paresthésie pelvienne ou des membres inférieurs (fourmillements, picotements, engourdissements, etc). En l’absence de drapeau rouge, il n’y a pas d’indication à réaliser une imagerie rachidienne dans le cas d’une poussée aiguë de lombalgie (grade C). L’imagerie se justifiera en cas de récidives, de durée supérieure à trois mois sans période d’accalmie, ou de signes de gravité. 4) Lumbago : Apport de l’ostéopathie Les muscles du dos La lombalgie commune est le premier motif de consultation chez l’ostéopathe.   Face à un lumbago, l’objectif premier de l’ostéopathe sera de diminuer la contracture musculaire.   L’ostéopathe réalisera un examen physique actif et passif permettant d’analyser la mobilité ainsi que la posture.   Puis il utilisera des techniques douces fasciales, d’énergie musculaire, de mobilisation articulaire et viscérale afin de soulager la douleur.   Le nombre de séances nécessaire est variable selon plusieurs facteurs et va de 1 à 3 en moyenne. 5) Lumbago : Conseils Voici quelques conseils lors d’une lombalgie aiguë : Repos le plus bref possible :  le mouvement favorise la guérison Essayer de marcher voire faire une activité physique peu traumatique (vélo, natation, gymnastique douce) Étirement Cataplasme d’argile verte Massage à l’huile d’arnica Chaleur 6) Sources de l'article HAL open science - Faculté de médecine de Rouen - : Thèse de médecine de Paola Lecointe (février 2019) Prise en charge de la lombalgie commune et intérêt de l’ostéopathie : analyse de la pratique des médecins généralistes en Seine-Maritime Hôpitaux Universitaires de Genève - Service de médecine de premier secours : Article de B. Leuba-Manueddu et H. Stalder Lombalgie aiguë Haute Autorité de Santé : Publication mise en ligne en avril 2019 Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune Organisation mondiale de la Santé : Publication mise en ligne en juin 2023 Lombalgie Institut national de recherche et de sécurité (INRS) : Lombalgies - Facteurs de risque National Library of Medecine - Pub Med : Short-term effect of muscle energy technique on pain in individuals with non-specific lumbopelvic pain: a pilot study. National Library of Medecine - Pub Med : Article de Noelle Selkow, Terry Grindstaff, Kevin Cross, Kelli Pugh, Jay Hertel, Susan Saliba Efficacy of "therapist-selected" versus "randomly selected" mobilisation techniques for the treatment of low back pain: a randomised controlled trial.

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