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Ostéopathie et polyarthrite rhumatoïde

  • Photo du rédacteur: DB RV
    DB RV
  • 22 mai
  • 4 min de lecture
Polyarthrite rhumatoïde.
Source : Santé log - La communauté des professionnel de santé

1)  Polyarthrite rhumatoïde : Définition et épidémiologie

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie articulaire inflammatoire chronique. C’est une pathologie auto-immune caractérisée par la fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale des articulations.

En l’absence de traitement, cette pathologie entraine la déformation progressive des articulations touchées. Des manifestations extra-articulaires peuvent apparaitre, i.e. certains organes peuvent être touchés.

La prévalence mondiale de la PR est d’environ 1% de la population. Cette prévalence présente des disparités géographiques. En France, cette maladie touche environ 0,5 % de la population, soit plus de 300 000 personnes. La polyarthrite rhumatoïde est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes. Elle survient généralement entre 30 et 50 ans avec un pic autour des 45 ans.


2)  Causes et facteurs de risque

Il n’y a actuellement pas une cause connue unique mais plusieurs facteurs génétiques et environnementaux interviennent dans l’apparition de la PR.


=> Rôle de la génétique

Elle contribuerait à hauteur de 30 % selon certaines études citées en bas de page.

Le gène HLA-DRB1 : ce gène est le facteur de risque génétique connu le plus important pour le développement de la PR. Il existe de nombreuses variantes différentes de ce gène, et plusieurs sont associées à un risque accru de développer une PR. Il existe également des preuves d'une interaction entre certaines variantes du gène et des facteurs environnementaux. Il serait présent chez plus de la moitié des patients.


 => Rôle hormonal

Les œstrogènes, hormones féminines sécrétées par les ovaires, semblent notamment impliquées. Des études ont constaté que le taux d’œstrogènes serait bas durant les phases de déclenchement ou de poussée de la maladie et élevé durant les phases de rémission. Néanmoins, d’autres facteurs hormonaux peuvent intervenir, comme le montre la survenue de PR chez les hommes.


=> Facteurs environnementaux

Il existe certains facteurs de risque environnementaux, en particulier le tabagisme. Les études actuelles démontrent un lien dans le déclenchement de la maladie mais également dans la réponse au traitement.


=> Facteurs infectieux

Il manque à ce jour des informations sur le lien entre infection et PR mais certains virus et bactéries sont actuellement sous essais cliniques pour évaluer leur lien avec l’apparition de la pathologie.


3)  Clinique et diagnostic

les zones touchées par la polyarthrite rhumatoïde
Articulations touchées : Source : Magazine de santé "MSD"

La polyarthrite rhumatoïde se manifeste par une inflammation douloureuse de certaines articulations.

En l'absence de traitement, cette pathologie chronique dégénérative peut progressivement atteindre d'autres systèmes, tels que les systèmes pulmonaire, cardiaque ou nerveux.

La maladie évolue par poussées de durée variable (parfois plusieurs semaines), alternant au début avec des phases de rémission.


La PR se caractérise par plusieurs signes distinctifs:

  • Une douleur inflammatoire, plus intense la nuit et au petit matin.

  • Une raideur matinale de durée supérieure à 30 minutes.

  • Un gonflement des articulations, appelé synovite.

  • Une douleur à la palpation des zones affectées.

  • L'atteinte d'au moins trois articulations, généralement de manière bilatérale et symétrique.

Les premières articulations touchées sont le plus souvent celles des mains et des poignets, suivies des coudes et de l'avant-pied.


Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde repose sur plusieurs éléments clés :

  • L'examen clinique : Un interrogatoire approfondi du patient et un examen physique sont réalisés.

  • L'imagerie médicale : Des radiographies des mains, des pieds, des articulations touchées et souvent de la colonne vertébrale (rachis) sont effectuées.

    Elles visent à détecter une synovite et les signes de sa progression destructrice, comme la déminéralisation osseuse ou le pincement articulaire. Une échographie ou une IRM est parfois réalisée.

  • Les analyses biologiques : Des prises de sang permettent de mesurer les marqueurs d'inflammation (vitesse de sédimentation - VS et protéine C réactive - CRP) et de rechercher la présence d'auto-anticorps spécifiques, notamment les ACPA et le "facteur rhumatoïde". La détermination du génotype HLA-DR est parfois utilisée par certaines équipes médicales.


Le diagnostic a lieu en moyenne deux ans après le début des premiers symptômes.


4)  Traitement 

Prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde
Prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde - Source : VIDAL

La PR ne se guérit pas. La prise en charge aide à améliorer et conserver la mobilité articulaire, la force musculaire et à réduire la douleur.

 

Le traitement de référence est le méthotrexate, un médicament antimétabolite d’usage pour certains cancers et autres maladies auto-immune. Il inhibe une enzyme appelée dihydrofolate réductase, et bloque ainsi l’action de l’acide folique (vitamine du groupe B) qui est impliquée dans la division cellulaire. Des études sont actuellement en cours sur l’efficacité de ce traitement.

 

D’autres classes de médicaments comme les antalgiques, les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) et les corticoïdes permettent un soulagement des symptômes plus ou moins efficace.

 

Outre le traitement médicamenteux, la HAS (Haute Autorité de Santé) recommande une activité physique, la thérapie manuelle (kinésithérapie, ostéopathie), la balnéothérapie, ainsi que le port d’orthèse de nuit ou de jour.

 

5) Apport de l’ostéopathie

En dehors des pics d'inflammation, l'ostéopathie peut intervenir pour soulager le patient atteint de PR.

 

Un suivi ostéopathique pourrait permettre d’améliorer la mobilité, de réduire les tensions musculaires et tissulaires environnantes et d’améliorer le confort de vie.

 

Les techniques utilisées seront adaptées en fonction du niveau d’inflammation.

 

6) Sources de l'article

  • INSERM : Article publié en juin 2023


  • Haute Autorité de santé : Synthèse des recommandations professionnelles (sept 2007)

 

  • Organisation Mondiale de la Santé :  Article publié en juin 2023

 

DUMAS : Thèse de Mme Jourdan Delphine Docteur en pharmacie – Soutenue à l’université de Montpellier – Publiée en avril 2023

 

  • National Rheumatoid Arthritis Society (NRAS) :  Article mis à jour en septembre 2019.

 

  • INSERM : Article publié en novembre 2024


  • Société Française de Rhumatologie (SFR) : Article publié en janvier 2021


  •  Haute Autorité de santé : Synthèse des recommandations professionnelles - Publiées en 2007


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