Ostéopathie et ostéoporose
- DB RV
- 1 mai
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Dernière mise à jour : 2 mai

1) Définition et épidémiologie
Selon la définition de l’OMS, « L'ostéoporose est une maladie généralisée du squelette, caractérisée par une densité osseuse basse et des altérations de la microarchitecture osseuse, responsable d'une fragilité osseuse exagérée et donc d'un risque élevé de fracture. »
L’os est en permanence soumis à un processus de renouvellement et de réparation : le remodelage osseux. L’ostéoporose correspond à une accélération pathologique du remodelage osseux.
C’est une pathologie aboutissant à une diminution de la résistance osseuse, augmentant le risque de fracture.
Quelques chiffres :
En 2019 en France, près de quatre millions de personnes sont touchées par cette maladie osseuse. Au niveau mondial, c’est plus de 200 millions de personnes qui sont atteintes.
C’est une pathologie de prédominance féminine. Elle touche une femme sur cinq contre un homme sur vingt. La fréquence augmente proportionnellement avec l’âge. Autour de l’âge de 65 ans, on estime que 39% des femmes souffrent d’ostéoporose. À 80 ans et plus, cette proportion monte à 70%.
2) Le système osseux
Il existe deux types d’os : l’os cortical et l’os trabéculaire.
L’os cortical est compact. Il a une fonction de soutien et de protection. Il correspond aux trois-quarts de la masse squelettique totale. C’est un os dense.
L’os trabéculaire est un os spongieux. Il est rigide et correspond au quart de la masse squelettique totale. Il a une fonction de résistance.
L'os est un tissu vivant qui se renouvelle en permanence. Pendant l'enfance et l'adolescence, le renouvellement osseux se produit rapidement et la densité minérale osseuse atteint son maximum avant la trentaine. Après cet âge, l'os commence à se dégrader plus rapidement qu'il n'est renouvelé.
3) Facteurs de risque de l'ostéoporose
Il existe deux types d’ostéoporose :
L’ostéoporose primitive, qui survient spontanément
L’ostéoporose secondaire, causée par une autre affection ou bien la prise de certains médicaments.
Facteurs de risque d’ostéoporose primaire :
Sexe féminin
Age
Antécédents familiaux d’ostéoporose
Morphotype : sujets de petite taille, IMC faible
Ménopause précoce
Carence en calcium et en vitamine D
Tabagisme.
Facteurs de risque d’ostéoporose secondaire :
Pathologies endocriniennes : hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, hypogonadisme, hypercorticisme
Autres pathologies inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, maladie cœliaque
Médicaments : Corticothérapie (corticoïdes), certains antidépresseurs et antiulcéreux.
4) Clinique
L’ostéoporose est une pathologie silencieuse, c’est-à-dire qu’elle reste longtemps asymptomatique.
Mais elle est la première cause de fracture dans la population ménopausée.
Age moyen des fractures liées à l’ostéoporose :
Poignet : 57 ans
Vertébrales : 67 ans
Col fémoral : 80 ans.
La fracture apparait souvent sans traumatisme (chute ou choc.)
Associé aux fractures, l’ostéoporose avancée peut ensuite créer :
Une douleur dorso-lombaire aigue ou chronique
Une perte de mobilité
Un tassement vertébral entrainant un changement de posture et une perte de taille.
5) Diagnostic et traitement
Le diagnostic se fait par ostéodensitométrie (DMO). C’est un examen médical pris en charge par la sécurité sociale à hauteur de 70 %
La DMO mesure la densité osseuse et permet de dépister une ostéoporose avant la survenue de fractures ainsi que d’apporter des arguments pour une ostéoporose en cas de fracture.
C’est une forme de radiographie utilisant les rayons X. L’examen est indolore et dure environ 20 mins.
Cet examen permet de calculer le T-Score. Cette échelle classe la densité osseuse de - 4 à + 4. Entre -1 et 4, la densité est considérée comme normale.
Entre -2,5 et -1, on parle d’ostéopénie. Ce problème de santé doit être traité pour éviter l’ostéoporose.
L’ostéoporose est diagnostiquée quand le score du patient se situe entre -2,5 et -4.
L’objectif du traitement est de ralentir la perte de densité osseuse :
Traitement médicamenteux : Biphosphates
Cure de vitamine D, calcium, magnésium
Activité physique : marche, renforcement musculaire, danse… seront conseillés
6) Approche ostéopathique
Hors fracture récente non consolidée, l’ostéopathie est tout à fait indiquée dans le suivi du patient ostéoporotique.
L’ostéopathie s’intègre dans le parcours de soin, en complément de la médecine générale, la rhumatologie et la kinésithérapie.
Lors de son anamnèse, l’ostéopathe sera attentif aux signes de fragilité osseuse, aux précédentes fractures et à la densité osseuse du patient.
Toutefois, l’ostéopathe adaptera ses techniques. En particulier les manipulations structurelles seront évitées.
L’objectif du traitement sera d’accroitre la mobilité articulaire, diminuer les contractures musculaires et améliorer la posture.
7) Ouvrages conseillés
Ostéoporose : mythe ou réalité ? de Jean-Pierre Poinsignon (septembre 2015 - édition Rocher Eds Du)
Le secret des os solides : Thierry Souccar (mars 2025 édition Thierry Souccar Eds)
8) Sources de l’article
INSERM : Article Publié en octobre 2023
Le manuel MSD : Article de Marcy B. Bolster publié en oct. 2023
Fondation pour la Recherche Médicale (FRM)
Haute Autorité de Santé – HAS : Fiche publiée en janvier 2023
National Institutes of Health (NIH) : article de Liria Papa, Alfonso Mandara, Michele Bottali, Vincenzo Gulisano, Stefano Orfe (paru en décembre 2012).