Cabinet d'ostéopathie Barbara Wolf Paris 12
Résultats de recherche
43 résultats trouvés avec une recherche vide
- Ostéopathie et syndrome du canal carpien
Syndrome du canal carpien 1) Définition et épidémiologie Le syndrome du canal carpien est un syndrome canalaire correspondant à la compression du nerf médian dans le canal carpien au niveau du poignet. Il s’agit d’une affection neurologique fréquente et bénigne du membre supérieur. Le syndrome du canal carpien est l’un des troubles musculo-squelettiques les plus fréquents. En France, l’incidence annuelle du syndrome du canal carpien est estimée à 3 pour 1000. C’est une pathologie de prédominance féminine, avec un ratio de trois femmes pour un homme. L’âge moyen du début des symptômes se situe entre 45 et 50 ans. 2) Le canal carpien Syndrome canal carpien > Anatomie. Source "Clinique Jouvenet Paris 16ième" Le canal carpien est la zone de transition entre l'avant-bras et la main. Il s'agit d'un canal ostéofibreux étroit, situé en profondeur à la face palmaire du poignet. Il est délimité par le rétinaculum des fléchisseurs en avant, et par le plancher des os du carpe en arrière. Il contient le nerf médian ainsi que neuf tendons musculaires : quatre tendons du muscle fléchisseur superficiel des doigts, quatre tendons du muscle fléchisseur profond des doigts, et le tendon du muscle long fléchisseur du pouce. Ces tendons sont enveloppés dans une gaine synoviale permettant le passage du nerf médian. Le nerf médian est l’une des branches terminales du plexus brachial. Il prend son origine au niveau des racines rachidiennes C5, C6 et C7, C8 et T1. Il chemine jusqu’au bord inférieur du rétinaculum des fléchisseurs. Innervation sensitive du Nerf Médian Le nerf médian, lorsqu'il traverse le canal carpien, est responsable de la sensibilité d'une partie cruciale de la main : Face palmaire (paume) et doigts : Il assure la sensibilité de la face palmaire des trois premiers doigts (le pouce, l'index et le majeur) ainsi que de la moitié du quatrième doigt (l'annulaire, côté pouce). Il innerve également la moitié de la paume de la main et l'éminence thénar. Note pour le lecteur : L'éminence thénar est le renflement musculaire situé à la base du pouce, dans la paume de la main. Face dorsale (dos) des doigts : Le nerf médian contribue aussi à la sensibilité de la face dorsale des deuxièmes et troisièmes phalanges de l'index et du majeur, ainsi que de la moitié de l'annulaire (côté pouce) sur cette même face dorsale. Territoire de la main innervé par le nerf médian. Source : Ameli.fr Innervation motrice et fonctions du Nerf Médian Au-delà de la sensibilité, le nerf médian joue un rôle essentiel dans le mouvement de la main et des doigts. Il innerve certains muscles qui permettent : Les mouvements d'opposition (permettant de toucher le bout des autres doigts avec le pouce) et d'antépulsion du pouce (avancer le pouce). La flexion du poignet. La flexion des trois premiers doigts (pouce, index, majeur). La pronation (rotation de l'avant-bras pour que la paume de la main regarde vers le bas ou en arrière). 3) Clinique Les symptômes : Paresthésies nocturnes et diurnes dans le territoire du nerf médian (trois premiers doigts + face interne du quatrième doigt face palmaire Douleur de type de picotement/décharge électrique ou engourdissement sur le territoire du nerf médian Douleur unilatérale ou bilatérale Les douleurs pouvant réveiller la nuit Apparition d’un déficit moteur et d’une amyotrophie de la loge thénar. Les causes et facteurs favorisants : A l’heure actuelle, le syndrome du canal carpien est dans la majorité des cas idiopathique, c’est-à-dire sans cause identifiée. Mais certains facteurs peuvent favoriser la compression du nerf médian dans le canal carpien : Facteur hormonal ou métabolique : hypothyroïdie, ménopause, insuffisance rénale, diabète, grossesse Anomalie constitutionnelle ou acquise du poignet : le canal peut être naturellement étroit, ou bien déformé ou rétréci suite à un traumatisme comme une fracture du poignet, une luxation ou une tendinite. Certaines maladies rhumatismales : polyarthrite rhumatoïde, goutte Certains mouvements ou postures : lors de travaux manuels répétitifs, rapides, sollicitant les membres supérieurs, dans le cadre professionnel ou extra-professionnel (bricolage, jardinage, ménage, couture, coiffure, caissier(ère), boulanger, musiciens, etc). L’existence d’un lien entre le syndrome du canal carpien et l’utilisation de la souris informatique n’a pas été établie avec certitude. 4) Diagnostic et traitement => Le diagnostic se fait d’abord par un examen clinique de la main et du poignet. Signe de Tinel : reproduction des paresthésies et/ou douleur sur le territoire du nerf lors de la percussion du canal carpien Signe de Phalen : reproduction des paresthésies à la flexion forcée du poignet Faiblesse des muscles thénariens Perte de la sensibilité dans le territoire du nerf médian. => L’électromyogramme (EMG) est l’examen complémentaire de référence. C’est un examen fiable qui permet d’évaluer la sévérité de la lésion du nerf médian. Il permet également de rechercher d’autres lésions nerveuses associées au rachis cervical (névralgie cervico-brachiale, syndrome du défilé thoraco-brachial), ou au membre supérieur (compression d’autres nerfs, comme le nerf ulnaire). => Le choix du traitement dépend de la sévérité du syndrome du canal carpien, des facteurs favorisants sa survenue et de la présence ou non de pathologies concomitantes. En l’absence de signes de gravité, le traitement aura pour but de conserver une intégrité motrice et sensorielle. Ce traitement comprend le port d’une attelle amovible d’usage nocturne pour soulager les symptômes. Les médicaments antalgiques ou anti-inflammatoires non stéroïdiens seront prescrits avec précaution car ils comportent des contre-indications et peuvent être responsables d’effets secondaires. L’infiltration de corticoïde en seconde intention apporte un soulagement immédiat mais temporaire et doit être limitée et espacée dans le temps. Le traitement chirurgical est envisagé dans les formes graves ou en cas d’échec thérapeutique. Il consiste à sectionner le ligament annulaire du carpe pour réduire la compression du nerf médian. Plus la prise en charge est précoce, plus elle permet d’éviter ou de retarder la chirurgie et les infiltrations. 5) Apport de l’ostéopathie L’objectif est de rétablir un équilibre musculo-squelettiques et de : Redonner de la mobilité Réduire les tensions musculo-ligamentaires Favoriser la circulation sanguine Approche posturale Éviter ou retarder l’acte chirurgical (en collaboration étroite avec le personnel médical du patient). L’ostéopathe vous donnera également quelques conseils et des exercices d'auto-traitement. En tant qu'approche holistique du corps humain, pour ce qui est du syndrome du canal carpien, l'ostéopathie ne se contente pas de traiter la main et le poignet. Les techniques employées peuvent aussi cibler des zones éloignées comme les cervicales, l'épaule, le coude et toute autre région présentant des tensions qui contribuent au problème. Des études récentes ont montré son efficacité pour atténuer les symptômes de ce syndrome. C'est une approche complémentaire intéressante, mais elle ne remplace pas le traitement médical. 6) Sources de l'article => Ouvrage Pierre Kamina - Anatomie Clinique (Tomes I-V) - Editions Maloine. Anatomie Clinique => Articles Le manuel MSD : Article de David R. Steinberg (mai 2024). Syndrome du canal carpien Santé publique France : Article publié en avril 2024 Syndrome du canal carpien Santé publique France : Bulletin épidémiologique hebdomadaire No11 Juillet 2021. Auteurs : Émilie Chazelle, Natacha Fouquet, Yves Roquelaure Part des syndromes du canal carpien attribuable à l’activité professionnelle parmi les professions et secteurs d’activité à risque, dans deux départements français Haute autorité de santé Syndrome du canal carpien : Optimiser la pertinence du parcours patient (février 2013) National Library of Medicine - Pan African Medical Journal : Article publié en 2018. Auteurs : Amine Tahir, Amine Sdoudi, Mohamed Chahed, Aniss Elbaitil, Lkoutbi Fakherdine, Yasser Sbihi, Driss Bennouna, Mustafa Fadili Syndrome du canal carpien secondaire à une variété anatomique rare du nerf médian Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail : article révisé en mai 2024 Syndrome du canal carpien National Library of Medicine - J ournal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy : Article publié en mars 2017. Auteurs : César Fernández-de-Las-Peñas, Joshua Cleland, María Palacios-Ceña, Stella Fuensalida-Novo, Juan A Pareja, Cristina Alonso-Blanco The Effectiveness of Manual Therapy Versus Surgery on Self-reported Function, Cervical Range of Motion, and Pinch Grip Force in Carpal Tunnel Syndrome: A Randomized Clinical Trial National Library of Medicine - De Gruyter Brill : Article de mars 2015. Auteurs : Taylor Burnham, Derek C Higgins, Robert S Burnham, Deborah M Heath Effectiveness of osteopathic manipulative treatment for carpal tunnel syndrome: a pilot project National Library of Medicine – Revue Neurologique : Volume 167, Issue 1, January 2011, Pages 64-71. Auteurs : P. Petiot, E. Bernard Pièges diagnostiques du syndrome du canal carpien
- Ostéopathie et entorse de cheville
Entorse de Cheville 1) Définition et épidémiologie L’entorse désigne un traumatisme ligamentaire causé par une sollicitation excessive d’une articulation. Les ligaments sont de courtes bandes de tissu solides qui maintiennent les os au niveau d’une articulation. L’entorse de cheville est une affection courante et représente le premier motif de consultation d’urgence traumatologique. En France, on estime à 6 500 les consultations par jour aux urgences qui concernent des entorses de cheville. Cependant, on estime que moins de la moitié des patients ayant une entorse consultent après le traumatisme. Selon les chiffres de Haute Autorité de Santé (HAS) , 70 % de la population a déjà subi une blessure de cheville. L’entorse de cheville représenterait à elle seule 25 % des blessures sportives, tous sports confondus. Certaines études mettent en avant une prévalence plus élevée chez les jeunes filles, notamment dans le cas de la pratique du football. Ces mêmes études montrent que la survenue d’entorse est rare avant 15 ans et après 55 ans. 2) Anatomie de la cheville et du pied Source : Collège français des enseignants en rhumatologie Organe de support et de mouvement, le pied est un organe très structuré, caractéristique de l’espèce humaine. Sa fonction statique est bien étudiée mais sa fonction dynamique est encore difficile à comprendre. Au total, le complexe pied-cheville comprend 38 articulations et 28 muscles. La cheville permet de soutenir le poids du corps et d’assurer la propulsion du pied, permettant l’action de la marche. L’anatomie de la cheville repose sur trois principaux ensembles ligamentaires : Source : Brizon et Castaing - Feuillets d'anatomie - Tome 2 : Ostéologie du membre inférieur Le ligament latéral externe (LLE) comportant trois faisceaux, antérieur, moyen et postérieur Le ligament latéral interne (LLI) comportant deux faisceaux formant un triangle Le ligament tibio-fibulaire antéro-inférieur reliant la partie inférieure des deux os dans le plan frontal. Plusieurs groupes musculaires entourent la cheville et sont responsables des mouvements du pied et de la cheville. Parmi les principaux muscles figurent le muscle du mollet (triceps sural), le muscle tibial antérieur, les muscles long et court fibulaires et le muscle extenseur commun des orteils. 3 ) Mécanisme lésionnel et clinique Il existe quatre types d’entorse de cheville/pied. La plus fréquente, de loin, est l’entorse externe en inversion de cheville. Elle représente, dans les services d’urgence, traumatologie et kinésithérapie, plus de 80 % des entorses. L’entorse externe est due à un mécanisme traumatique brutal et survient lors d’une chute, ou d’un mouvement trop rapide et ou trop ample de la cheville. Par son mécanisme en inversion, c’est-à-dire en flexion plantaire, adduction et supination forcée. Ce mouvement dévie le centre de gravité mettant en tension le système capsulo-ligamentaire de la cheville ce qui peut entraîner une déchirure partielle ou totale du ligament latéral externe. Les autres types sont : Entorse du ligament latéral interne (mouvement inverse de l’entorse externe) Entorse de Chopard (interligne entre le talon et le tarse) Entorse de Lisfranc (interligne entre tarse et métatarse) Il existe trois stades de gravité : Stade 1 : entorse bénigne = élongation des ligaments sans rupture ligamentaire (1 à 3 semaines de guérison) Stade 2 : entorse modérée = déchirure partielle ligamentaire (jusqu’à six semaines pour la guérison) Stade 3 : entorse grave = déchirure totale des ligaments avec arrachement osseux associé (jusqu’à 3 mois). Signes cliniques : Douleur localisée au niveau de la malléole externe Œdème + épanchement Ecchymose « bleu » Incapacité́ à poser le pied par terre Douleur à la mobilisation de la cheville, à la palpation. 4) Entorse de cheville : Diagnostic Diagnostic entorse de cheville : Source Haute autorité de santé (HAS) Le diagnostic s’effectue par l’examen clinique, en ville ou aux Urgences grâce aux « critères d’Ottawa » : Source : Cours EOP Douleur à la palpation des malléoles latérale ou médiale et 6 cm au-dessus Douleur à la palpation du naviculaire Douleur à la palpation de la base du cinquième métatarse Incapacité d’effectuer quatre pas après le traumatisme ou pendant examen. Cet examen clinique peut être réalisé en première intention en ville par le médecin ou à défaut par l’ostéopathe, formé à réaliser les tests suivants : Test de provocation en varus Test du tiroir antérieur Palpation des ligaments/muscles Diapason pour éliminer l’hypothèse d’un arrachement osseux/fracture. La radio est prescrite lorsqu’un des critères d’Ottawa est positif et/ou si le patient a moins de 15 ans ou plus de 55 ans et permet de rechercher un arrachement osseux ou fracture. 5 ) Traitement Le choix du traitement dépend du type d’entorse. Le protocole PEACE and LOVE est aujourd’hui la méthode de référence la plus efficace en cas de lésion traumatique aigue, succédant aux précédentes méthodes GREC ou PRICE ayant été longtemps au programme de physiothérapie ces dernières décennies. PEACE = dès les premiers jours après la blessure P : protection de la zone lésée (orthèse ou béquille) et limitation des mouvements les deux à trois premiers jours E : Élévation : surélever le membre lésé pour minimiser l’œdème A : Avoid (éviter) les anti-inflammatoire car ils ralentissent la guérison tissulaire C : Compression : taping ou bandage pour limiter le gonflement E : Éducation du patient sur les étapes de récupération et l’importance du suivi pour une rééducation active et durable. Le grade de l’entorse articulaire détermine en partie le temps nécessaire à la reprise des activités. LOVE = Après quelques jours ou lorsque les symptômes aigus ont bien diminué : début de la stabilisation L : Load (charge) : introduire une charge mécanique adaptée O : Optimisme : influence de l’état psychologique sur la douleur et les résultats fonctionnels V : Vascularisation : une activité comme la natation ou le vélo pour aider à maintenir une bonne circulation sanguine E : Exercice : travail progressif de l’amplitude articulaire et restauration de la fonction musculaire. Il faut en moyenne six semaines pour une cicatrisation ligamentaire complète. Cela dépend et varie selon plusieurs facteurs tels quel le stade d’entorse, l’assiduité du protocole mis en place, la capacité individuelle de cicatrisation (système immunitaire), etc. Quel que soit le stade d’entorse, la rééducation par la kinésithérapie permet de travailler la proprioception (équilibre) et de renforcer le système musculo-ligamentaire locorégional lésé. 6) Apport de l’ostéopathie La kinésithérapie et l’ostéopathie sont deux approches complémentaires qui, combinées, permettent une récupération optimale en cas de blessure de type entorse et d’accompagner la reprise sportive progressive. L’entorse crée un déséquilibre corporel qui ne se limite pas à la mobilité de la cheville. Il est donc intéressant d’investiguer l’ensemble des systèmes et articulations en lien avec la lésion initiale. Après un examen clinique précis, l’ostéopathe travaillera la mobilité articulaire de la cheville et du pied, mais aussi les fascias, aponévroses et muscles du pied et de la jambe. Il pourra réaliser un bilan complet, détecter les déséquilibres et intégrer dans son plan de traitement l’ensemble des membres inférieurs mais aussi le bassin, le dos etc. Selon le degré d’entorse et l’intensité de la douleur, il peut être préférable d’attendre quelques jours avant de consulter l’ostéopathe. Si vous avez un doute, demandez conseil à votre médecin référent. 7) Sources de l'article Le manuel MSD : Article vérifié/révisé en oct. 2024 Présentation des entorses Haute autorité de santé : Recommandation de bonne pratiques (avril - mai 2025) Entorse du ligament collatéral latéral (ligament latéral externe) de cheville : diagnostic, rééducation et reprise de l’activité physique et de la pratique sportive . SYNTHESE - Entorse du ligament collatéral latéral (ligament latéral externe) de cheville : diagnostic, rééducation et reprise de l’activité physique et de la pratique sportive . FICHE - Entorse du ligament collatéral latéral (ligament latéral externe) de cheville : diagnostic, rééducation et reprise de l’activité physique et de la pratique sportive. Université de Picardie Jules Verne : thèse de doctorat en médecine de ANTOINE LORIOT (septembre 2018) Étude isocinétique des inverseurs et des éverseurs du pied dans l'instabilité chronique de la cheville. La clinique du coureur : PEACE & LOVE : nouvel acronyme de traitement des lésions traumatiques. Clinique orthopédique de Monaco IM2S : Article du Dr Feller| (décembre 2023) Entorse de cheville . La médecine du sport - Centre hospitalier universitaire de Brest (CHRU Brest) : Article des Dr Gurvan Prigent, Guillaume Prado, Yannick Guillodo. Clinique orthopédique de Monaco - IM2S : Article du Dr Feller| (décembre 2023) Entorse de cheville Fédération française de football : Diaporama d’Emmanuel ORHANT Épidémiologie des lésions des chevilles . Groupe ELSAN (cliniques privées) Entorse de la cheville
- Ostéopathie après un accouchement
Post-partum : mieux vivre l’après accouchement (Source : Magazine "Harmonie Santé") 1) Introduction Le post-partum correspond à la période post-natale, c’est-à-dire après l’accouchement. Cette période, aussi appelée suite de couche, est la période qui va de l’accouchement jusqu’à la première menstruation normale de la parturiente et dure en moyenne six semaines. C’est une période marquée par la perte de poids, les modifications hormonales et anatomiques importantes pouvant être source de déséquilibres et de tensions musculo-ligamentaires. 2) Mécanisme de l’accouchement Source : Le manuel MSD Il peut être long, souvent douloureux. Chez la patiente multipare, c’est-à-dire ayant déjà accouché précédemment, l’accouchement est généralement plus rapide. Il existe deux types d’accouchement : par voie basse ou césarienne. Le fœtus peut se présenter de trois façons différentes dans le bassin de la mère (le sommet avec ses 4 déclinaisons, le siège et le transversal). Dans 95 % des cas, la présentation se fait par le sommet, c’est-à-dire la tête fléchie. Cela se mesure par le toucher vaginal réalisé par le gynécologue ou la sage-femme. La position par le sommet permet normalement un accouchement par voie basse. Les deux autres positions : en siège et occipito-postérieure, rendront l’accouchement par voie basse plus compliquée voire impossible. L'accouchement par voie basse, également appelé parturition, comprend trois phases : La première phase est la phase de dilatation du col utérin, lors de laquelle la femme commence à sentir des contractions. Ces contractions sont induites par l’hormone ocytocine. La dilatation du col est plus ou moins longue pouvant durer de quelques heures à plusieurs jours. En début de travail, les contractions peuvent survenir toutes les 15 à 20 minutes et durer quelques dizaines de secondes. L'intensité et la fréquence des contractions augmentent au fur et à mesure de la progression du travail. La deuxième phase est l’expulsion du fœtus par le vagin, c’est la naissance de l’enfant. Lors de cette phase, la distension des tissus nécessaire au passage du bébé provoque généralement des douleurs viscérales et périnéales. La troisième et dernière phase est l’expulsion du placenta et des membranes et est appelée la délivrance. => La péridurale Source : Clinique Saint-Jean Inventée en 1921 par un médecin espagnol, la péridurale est un acte anesthésique visant à soulager les douleurs. Cet acte consiste en l'introduction d'un cathéter permettant d'administrer un mélange d'un opioïde (de type morphine) et d'un anesthésique local (par exemple, la lidocaïne) au niveau de la zone L3-L4. Ce n’est pas un acte réservé à l’accouchement mais dans le cadre obstétrical il permet de soulager les douleurs de contractions. Pour un accouchement par voie basse, le but est d’ analgésier tout en permettant à la patiente de garder une conscience suffisante pour se mobiliser effectuer l’action de poussée. => La césarienne Césarienne. Source : Ramsay Santé La césarienne est une intervention chirurgicale permettant l’accouchement par incision de l’abdomen et de l’utérus. En France, une femme sur cinq donne naissance par césarienne. Elle peut être réalisée en urgence ou programmée. La décision est prise par le corps médical (en accord avec la patiente) selon l’état de l’enfant et/ou de la mère. Les possibles causes de césarienne : Antécédent de césarienne Travail prolongé (durée trop longue) Présentation par le siège ou occipito-postérieure Grossesse multiple Souffrance fœtale Mauvaise position du placenta En cas d’infection transmissible au fœtus C’est une opération qui a lieu sous anesthésie loco-régionale (péridurale), très rarement générale. Les complications sont rares, les principales étant l'hémorragie, l'infection et les troubles de la circulation sanguine. Elles peuvent être anticipées par des mesures médicales (comme les antibiotiques ou les bas de contention). 3) Zoom sur le périnée Le périnée chez la femme Le périnée, aussi appelé plancher pelvien, correspond à la paroi inférieure du pelvis, fermant le détroit inférieur. Chez l’homme comme chez la femme, il contient l’extrémité inférieure des voies digestives, urinaires et génitales. Il est délimité en avant par le pubis et en arrière par le sommet du coccyx. C’est un ensemble de neuf muscles répartis en trois plans : superficiel, moyen et profond. Il a pour rôle principal la continence urinaire et fécale. Il permet d’amortir les pressions. Après la grossesse et l’accouchement, le périnée de la femme est distendu. Il peut même être déchiré par le travail de poussée. Problématiques : Incontinence urinaire ou anale Prolapsus (descente d’organe) Névralgie pudendale La rééducation du périnée après l’accouchement se fait avec un kinésithérapeute spécialisé ou une sage-femme. 5) Apport de l’ostéopathie Pourquoi consulter un ostéopathe après un accouchement ? L’accouchement, qu’il soit par voie basse ou césarienne, est un évènement traumatique pour le corps de la femme. Le corps doit s’adapter, les courbures rachidiennes se modifient et il peut être difficile de retrouver son équilibre. Il est recommandé de consulter un ostéopathe dans les semaines suivants votre accouchement : Si l’accouchement a été difficile et douloureux En cas de difficulté à récupérer après l’accouchement En cas de douleurs du bassin, périnée ou du rachis cervico-dorso-lombaire ou encore épaules En cas de troubles intestinaux ou urinaires En cas de geste chirurgical : césarienne ou épisiotomie À titre préventif pour aider le corps à se rééquilibrer 5) Sources de l'article The Journal of the American Osteopathic Association : Article publié en aout 2016 (Vol 116 No 8 ) - Victoria Hastings, Adrienne Marie McCallister, Sarah A. Curtis, Roseanna J. Valant and Sheldon Yao. Efficacy of Osteopathic Manipulative Treatment for Management of Postpartum Pain UFR de médecine et des sciences de la santé BREST : Mémoire de fin d’études. Diplôme d’Etat de sage-femme (année 2014). L’apport de l’ostéopathie dans le traitement des douleurs pelvipérinéales résistantes chez la femme dans la période du post-partum. National Institute of Health : Article publié en septembre 2008 - Ingrid Nygaard, MD, MS; Matthew D. Barber, MD, MHS; Kathryn L. Burgio, PhD; et al Prevalence of symptomatic pelvic floor disorders in US women Université Médicale Virtuelle Francophone : Anatomie du périnée féminin Haute Autorité de Santé : Brochure publiée en 2013 La césarienne - Ce que toute femme enceinte devrait savoir... Centre Hospitalier Mémorial France - États-Unis de Saint-Lô Accouchement et postures Royal College of Anaesthetists : Brochure publié en juin 2023 Anesthésie péridurale pendant et après l'intervention chirurgicale Journal of the American Osteopathic Association : Article publié en juillet 2016 Osteopathic Manipulation Can Improve Pain in Postpartum Women Wikipédia : Histoire de la péridurale
- Ostéopathie et maladie d’Osgood Schlatter
Maladie d’Osgood Schlatter 1) Définition et épidémiologie La maladie d’Osgood-Schlatter est une apophysite de croissance correspondant à l’inflammation de la tubérosité tibiale. Elle est également appelée ostéochondrose tibiale antérieure. C’est une pathologie bénigne appartenant aux troubles ostéo-cartilagineux de croissance. Cette maladie affecte environ 10 % des adolescents, un chiffre qui monte à 20 % chez ceux qui pratiquent une activité sportive. Elle touche un peu plus les garçons que les filles. Mais cette tendance tend à diminuer ces dernières décennies car de plus en plus de jeunes filles sont impliquées dans l’activité physique, y compris à haut niveau. 2) Facteur favorisant L’origine exacte de la maladie d’Osgood Schlatter reste inconnue. Cependant la pathologie survient souvent dans un cadre de pratique sportive intensive associée à une période de croissance rapide. Les études scientifiques suggèrent que les sollicitations musculo-tendineuses répétées et intenses, générées par les mouvements d'extension du genou – courants dans des sports comme le football, le handball, le volleyball, la course à pied ou la gymnastique – seraient à l'origine de l'inflammation locale observée au niveau du tendon rotulien. 3) Clinique et diagnostic Source : American Academy of Orthopaedic Surgeons Le tableau clinique est le suivant : une douleur unilatérale localisée à la face antérieure du genou : aggravée lors de la pratique sportive ; aggravée par la montée / descente des escaliers ; aggravée parfois par le fait de s’accroupir ou s’agenouiller ; atténuée par le repos ; un gonflement sous le genou. Le diagnostic se fait par un examen clinique dans lequel on retrouve : une douleur reproduite à la palpation du tendon rotulien au niveau de la TTA ; une douleur lors de l’extension active et passive du genou. La plupart du temps, l’examen radiologique n’est pas indispensable car l’examen clinique suffit au diagnostic. Cependant il peut être indiqué pour éliminer l’hypothèse d’une autre pathologie notamment en cas de douleurs atypiques, bilatérales ou rebelles au traitement. 4) Traitement Source : Revue Médicale Suisse Cette affection présente un pronostic très favorable : elle se résout habituellement à la fin de la période de croissance. Dans un premier temps, le but du traitement est de soulager la douleur. Le repos sportif sera donc la méthode de référence pour réduire les symptômes. Associé à ce repos, le froid et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourront être prescrits. Le protocole comprendra également de la kinésithérapie pour le renforcement musculaire, ainsi qu’un bilan podologique pour un éventuel port de semelles orthopédiques, et un suivi ostéopathique. Dans de rares cas, des injections de corticoïdes peuvent soulager. La chirurgie est rare. 5) Maladie d’Osgood Schlatter : Apport de l’ostéopathie Le suivi ostéopathique est pour l’adolescent sportif un atout majeur pour aider son corps à répondre aux exigences de l'activité pratiquée, comme pour les sportifs professionnels qui s'entourent d'une équipe médicale et paramédicale pour optimiser leurs performances. Dans le cas de la maladie d’Osgood-Schlatter, l’ostéopathie permettra d’améliorer la mobilité articulaire, de relâcher les tensions musculaires et d’améliorer la posture globale. Le suivi ostéopathique permettra également d’accompagner la reprise sportive progressive afin de limiter les tensions et blocages éventuels et maximiser la récupération entre les périodes de compétitions ou tournois. Dans le cadre de la prise en charge pluridisciplinaire, l’ostéopathe pourra orienter l’adolescent vers un podologue si cela n’a pas été fait, afin de réaliser un bilan posturologique dans le but de corriger les déséquilibres via le port de semelles orthopédiques personnalisées. Des étirements musculaires peuvent également être conseillés. 6) Sources de l'article Revue Médicale Suisse : Article de Bernardo Vargas, Nicolas Lutz, Michel Dutoit et Pierre Yves Zambelli publié en 2008. Maladie d’Osgood-Schlatter Société Française d'Orthopédie Pédiatrique : Fiches d'information pour les parents publiée en 2020. La maladie d’Osgood Schlatter American Academy of Orthopaedic Surgeons : Article mis à jour en septembre 2024. Osgood-Schlatter Disease (Knee Pain) HAL open science - Université Aix Marseille : Mémoire de fin d’étude de masso – kinésithérapie soutenu par Lorenzo Cohen-Solal en octobre 2023. La maladie d’Osgood-Schlatter : impact à long terme sur la qualité de vie National Library of Medicine – British Journal of General Practice : Article de Guido J van Leeuwen, Evelien It de Schepper, Michael S Rathleff, Patrick Je Bindels, Sita Ma Bierma-Zeinstra, Marienke van Middelkoop - Publié en mars 2022. Incidence and management of Osgood - Schlatter disease in general practice : retrospective cohort study Le manuel MSD : Article de Frank Pessler publié en novembre 2022. Maladie d’Osgood-Schlatter Université de Lille faculté de médecine Henri Warembourg : Thèse de doctorat en médecine de Claire KWASNIK soutenue en février 2022. La maladie d’Osgood-Schlatter chez l’enfant sportif
- Ostéopathie et polyarthrite rhumatoïde
Source : Santé log - La communauté des professionnel de santé 1) Polyarthrite rhumatoïde : Définition et épidémiologie La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie articulaire inflammatoire chronique. C’est une pathologie auto-immune caractérisée par la fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale des articulations. En l’absence de traitement, cette pathologie entraine la déformation progressive des articulations touchées. Des manifestations extra-articulaires peuvent apparaitre, i.e. certains organes peuvent être touchés. La prévalence mondiale de la PR est d’environ 1% de la population. Cette prévalence présente des disparités géographiques. En France, cette maladie touche environ 0,5 % de la population, soit plus de 300 000 personnes. La polyarthrite rhumatoïde est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes. Elle survient généralement entre 30 et 50 ans avec un pic autour des 45 ans. 2) Causes et facteurs de risque Il n’y a actuellement pas une cause connue unique mais plusieurs facteurs génétiques et environnementaux interviennent dans l’apparition de la PR. => Rôle de la génétique Elle contribuerait à hauteur de 30 % selon certaines études citées en bas de page. Le gène HLA-DRB1 : ce gène est le facteur de risque génétique connu le plus important pour le développement de la PR. Il existe de nombreuses variantes différentes de ce gène, et plusieurs sont associées à un risque accru de développer une PR. Il existe également des preuves d'une interaction entre certaines variantes du gène et des facteurs environnementaux. Il serait présent chez plus de la moitié des patients. => Rôle hormonal Les œstrogènes, hormones féminines sécrétées par les ovaires, semblent notamment impliquées. Des études ont constaté que le taux d’œstrogènes serait bas durant les phases de déclenchement ou de poussée de la maladie et élevé durant les phases de rémission. Néanmoins, d’autres facteurs hormonaux peuvent intervenir, comme le montre la survenue de PR chez les hommes. => Facteurs environnementaux Il existe certains facteurs de risque environnementaux, en particulier le tabagisme. Les études actuelles démontrent un lien dans le déclenchement de la maladie mais également dans la réponse au traitement. => Facteurs infectieux Il manque à ce jour des informations sur le lien entre infection et PR mais certains virus et bactéries sont actuellement sous essais cliniques pour évaluer leur lien avec l’apparition de la pathologie. 3) Clinique et diagnostic Articulations touchées : Source : Magazine de santé "MSD" La polyarthrite rhumatoïde se manifeste par une inflammation douloureuse de certaines articulations. En l'absence de traitement, cette pathologie chronique dégénérative peut progressivement atteindre d'autres systèmes, tels que les systèmes pulmonaire, cardiaque ou nerveux. La maladie évolue par poussées de durée variable (parfois plusieurs semaines), alternant au début avec des phases de rémission. La PR se caractérise par plusieurs signes distinctifs : Une douleur inflammatoire, plus intense la nuit et au petit matin. Une raideur matinale de durée supérieure à 30 minutes. Un gonflement des articulations, appelé synovite. Une douleur à la palpation des zones affectées. L'atteinte d'au moins trois articulations, généralement de manière bilatérale et symétrique. Les premières articulations touchées sont le plus souvent celles des mains et des poignets, suivies des coudes et de l'avant-pied. Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde repose sur plusieurs éléments clés : L'examen clinique : Un interrogatoire approfondi du patient et un examen physique sont réalisés. L'imagerie médicale : Des radiographies des mains, des pieds, des articulations touchées et souvent de la colonne vertébrale (rachis) sont effectuées. Elles visent à détecter une synovite et les signes de sa progression destructrice, comme la déminéralisation osseuse ou le pincement articulaire. Une échographie ou une IRM est parfois réalisée . Les analyses biologiques : Des prises de sang permettent de mesurer les marqueurs d'inflammation (vitesse de sédimentation - VS et protéine C réactive - CRP) et de rechercher la présence d'auto-anticorps spécifiques, notamment les ACPA et le "facteur rhumatoïde". La détermination du génotype HLA-DR est parfois utilisée par certaines équipes médicales. Le diagnostic a lieu en moyenne deux ans après le début des premiers symptômes. 4) Traitement Prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde - Source : VIDAL La PR ne se guérit pas. La prise en charge aide à améliorer et conserver la mobilité articulaire, la force musculaire et à réduire la douleur. Le traitement de référence est le méthotrexate, un médicament antimétabolite d’usage pour certains cancers et autres maladies auto-immune. Il inhibe une enzyme appelée dihydrofolate réductase, et bloque ainsi l’action de l’acide folique (vitamine du groupe B) qui est impliquée dans la division cellulaire. Des études sont actuellement en cours sur l’efficacité de ce traitement. D’autres classes de médicaments comme les antalgiques, les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens ( AINS) et les corticoïdes permettent un soulagement des symptômes plus ou moins efficace. Outre le traitement médicamenteux, la HAS (Haute Autorité de Santé) recommande une activité physique, la thérapie manuelle (kinésithérapie, ostéopathie), la balnéothérapie, ainsi que le port d’orthèse de nuit ou de jour. 5) Apport de l’ostéopathie En dehors des pics d'inflammation, l'ostéopathie peut intervenir pour soulager le patient atteint de PR. Un suivi ostéopathique pourrait permettre d’améliorer la mobilité, de réduire les tensions musculaires et tissulaires environnantes et d’améliorer le confort de vie. Les techniques utilisées seront adaptées en fonction du niveau d’inflammation. 6) Sources de l'article INSERM : Article publié en juin 2023 Polyarthrite rhumatoïde : Une maladie modèle pour la recherche sur l’inflammation chronique Haute Autorité de santé : Synthèse des recommandations professionnelles (sept 2007) Polyarthrite rhumatoïde (PR) : Diagnostic et prise en charge initiale Organisation Mondiale de la Santé : Article publié en juin 2023 Polyarthrite rhumatoïde DUMAS : Thèse de Mme Jourdan Delphine Docteur en pharmacie – Soutenue à l’université de Montpellier – Publiée en avril 2023 Polyarthrite rhumatoïde : étude de l’évolution et des thérapeutiques médicamenteuses chez la femme enceinte National Rheumatoid Arthritis Society (NRAS) : Article mis à jour en septembre 2019. La génétique de la polyarthrite rhumatoïde INSERM : Article publié en novembre 2024 Maladies auto-immunes et inflammatoires : un frein immunitaire à lever pour les traiter ? Société Française de Rhumatologie (SFR) : Article publié en janvier 2021 Comment diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde ? Haute Autorité de santé : Synthèse des recommandations professionnelles - Publiées en 2007 Polyarthrite rhumatoïde : aspects thérapeutiques hors médicaments et chirurgie - aspects médico-sociaux et organisationnels
- Ostéopathie et Syndrome de l’Intestin Irritable (SII)
Syndrome de l'intestin irritable 1) SII : Définitions et épidémiologie Le syndrome de l’intestin irritable également appelé « colopathie fonctionnelle » est un trouble fonctionnel de l’intestin. Il n’existe pas de définition médicale officielle faisant consensus. C’est un trouble idiopathique, c’est-à-dire qu’il ne s’explique pas par la présence d’une lésion organique au niveau de l’intestin grêle et/ou du colon. La colopathie fonctionnelle est une pathologie chronique d’intensité variable. En France, la prévalence est estimée à 5 à 10 % (mais ces chiffres sont probablement sous-évalués) de la population avec une prédominance féminine (ratio deux-tiers/un-tiers). Cette pathologie peut toucher tous les âges, avec un pic autour de 50 ans. 2) Diagnostic et clinique Actuellement, le diagnostic est basé sur l’interrogatoire des patients et l’examen clinique qui est le plus souvent normal. Diagnostic : Critères de ROME IV Présence régulière depuis plus de trois mois des symptômes suivants : a) Douleur C’est une douleur spasmodique (contraction) dont l’intensité est variable et peut être élevée. Localisation : fosse iliaque droite, fosse iliaque gauche le plus souvent mais elle peut aussi se situer au niveau hypogastrique, de l’hypochondre ou donner une sensation de barre ombilicale. Source : Wikipédia Horaire : post prandial (après les repas), souvent matinal, rarement nocturne Durée : crises de quelques heures à plusieurs jours Facteurs calmants : émission de selles ou de gaz, repos/détente Facteurs aggravants : repas copieux, stress, fatigue. b) Ballonnements intestinaux Ils peuvent être généralisés ou localisés au niveau d’un angle colique. c) Troubles du transit 3 possibilités : Constipation Diarrhée (de prédominance matinale) Alternance diarrhée/constipation L’examen clinique est généralement normal. En l’absence de signes d’alarme (drapeaux rouges), il n’est pas obligatoire de réaliser des examens complémentaires. Ces examens complémentaires tels que prise de sang et coloscopie servent à éliminer les diagnostics différentiels (MICI, cancer colorectal, colite …) 3) Causes Les causes précises du syndrome de l'intestin irritable sont aujourd’hui inconnues. Il s'agit d'une pathologie de nature organique, bien qu'on ait longtemps cru à une somatisation . La recherche scientifique s'oriente actuellement vers un déséquilibre du microbiote intestinal ou dysbiose , responsable d'une perturbation de la symbiose entre les cellules épithéliales de l'intestin et son microbiote . Certaines études semblent suggérer que les personnes atteintes de colopathie fonctionnelle ont une plus grande sensibilité des intestins. L’intestin contient des millions de neurones (environ 200 millions). Ces neurones permettent la contraction des muscles de l’intestin permettant le péristaltisme. L'hypersensibilité de ces neurones est considérée comme responsable par ces études. 4) Traitement Le traitement du SII varie d’une personne à l’autre. Si des aliments particuliers ou des types de stress semblent être à l’origine des symptômes, il convient de les éviter dans la mesure du possible Les traitements médicamenteux de première intention comprennent les antispasmodiques dans les formes avec douleurs abdominales et ou ballonnement, les laxatifs et les anti-diarrhéiques selon le type de trouble du transit. Les probiotiques, des bactéries naturellement présentes dans l’organisme et favorisant la croissance des bonnes bactéries, peuvent être administrés. Ils aident à rééquilibrer la flore intestinale. 5) Apport de l’ostéopathie L' ostéopathie , en complément des traitements médicaux, peut contribuer au soulagement des symptômes de la colopathie fonctionnelle. => En se concentrant sur la relation entre la structure du corps et sa fonction, le traitement ostéopathique cherche à rétablir l’équilibre naturel. L’objectif de l’approche ostéopathique : Soulager les tensions musculaires locales Améliorer la mobilité viscérale Améliorer la circulation dans le système digestif Stimuler le système nerveux autonome (SNA) => En utilisant des techniques viscérales, fasciales, structurelles et crâniennes. 6) Ouvrages sur le sujet Le Charme discret de l'intestin : Tout sur un organe mal aimé Le charme discret de l'intestin 7) Sources de l'article Médecine/Sciences : Article de Frédérique Lajoie, Guy Rousseau, Stéphanie Blanquet-Diot et Lucie Etienne-Mesmin - Paru en juillet 2021 Syndrome de l’intestin irritable Ramsay Services Colopathie fonctionnelle : tout savoir sur le syndrome du côlon irritable Association des Patients Souffrant du Syndrome de l’Intestin Irritable (APSSII) - Hôpital Avicenne Le Syndrome de l’Intestin Irritable La Revue du Praticien : Article de Philippe Ducrotté et Chloé Melchior publié en janvier 2018 Traitement des troubles fonctionnels intestinaux TDM Editions (Traité De Médecine) : Chapitre S12-P02-C02 écrit par Chloé Melchior et Guillaume Gourcerol Douleurs abdominales et troubles fonctionnels intestinaux Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie : Article de Jean-Marc Sabaté Syndrome de l’intestin irritable National Library of Medecine -Pan African Medical Journal : Article de Jean Sehonou et Leoubou Roger Samuel Dodo - Publié en octobre 2018 Profil clinique et facteurs associés au syndrome de l’intestin irritable chez les étudiants en médecine à Cotonou, Bénin National Library of Medecine : Article de Axel Müller, Helge Franke, Karl-Ludwig Resch et Gary Fryer publié en juin 2014 Effectiveness of osteopathic manipulative therapy for managing symptoms of irritable bowel syndrome: a systematic review Association Nationale Française de Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie (fmcgastro) : Article de Philippe Ducrotté publié en 2013. Physiopathologie des TFI et implications thérapeutiques
- Ostéopathie et pathologies respiratoires chroniques : Apnée du sommeil
Source : Le blog de l'hôpital du Valais Bienvenue dans cette rubrique portant sur le thème des pathologies respiratoires chroniques. Les maladies respiratoires chroniques touchent plus de 550 millions d’adultes dans le monde, c’est l’une des principales causes de décès et d’invalidité. Ici, nous aborderons trois pathologies courantes, chacune détaillée dans un article mensuel. L’Asthme (article précédent) La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) (article précédent) L’Apnée du sommeil (présent article) 1) Apnée du sommeil : Définition et épidémiologie Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil, ou SAHOS pour S yndrome d’ A pnée H ypopnée O bstructive du S ommeil, est un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires. Il est normal de faire des pauses respiratoires pendant le sommeil, mais si elles sont nombreuses et durent plus de 10 secondes, elles fragmentent le sommeil, le rendent moins récupérateur et ont des répercussions sur la santé. Cette pathologie touche un milliard de personnes dans le monde. En France, 1,8 millions de personnes sont traitées. Le risque augmente avec l’âge, affectant ainsi 30 % des plus de 65 ans. L’apnée du sommeil est surveillée de manière plus systématique de nos jours car c’est un facteur de risque cardiovasculaire important. 2) Clinique => Mécanisme Mécanisme de l'apnée du sommeil. Source département du val de marne Le syndrome d’apnée hypopnée du sommeil de l’adulte est causé par un relâchement des muscles des parois du pharynx. Il y a hypopnée lorsque le débit d’air inspiré est alors significativement diminué, apnée quand le passage de l’air est totalement interrompu : dans ce deuxième cas, un système d’alerte se déclenche alors dans le cerveau et provoque un micro-réveil. Le phénomène se produit au moins cinq fois par heure de sommeil, pendant au moins 10 à 30 secondes à chaque fois Le SAHOS est souvent ignoré par le patient. => Facteurs de risque Age Sexe masculin Surpoids / obésité 3) Diagnostic Plusieurs étapes pour le diagnostic, selon l’American academy of sleep medecine : a) Critères cliniques Somnolence diurne excessive et non expliquée par d’autres facteurs. b) Au moins deux autres critères parmi les suivants Ronflements sévères et quotidiens Sensation d’étouffement ou de suffocation durant le sommeil Sommeil non réparateur Fatigue diurne Difficultés de concentration Nycturie ( plus d’une miction par nuit). c) Les examens complémentaires Source : E.V.A. SOMMEIL La polysomnographie est l’examen de référence pour étudier le sommeil et confirmer le diagnostic de SAHOS. Cet examen est effectué généralement lors d’une nuit en clinique ou les paramètres suivants seront évalués : Phases de sommeil Qualité du sommeil Rythme cardiaque Saturation en oxygène sanguin Présence d’apnées et leur nombre Présence d’hypopnée et leur nombre Présence de ronflements Présence de micro-réveils Activité électrique du cerveau Origine de l’apnée (centrale ou obstructive) Un autre examen peut être réalisé au domicile du patient, il s’agit de la polygraphie du sommeil. Il est similaire au premier examen mais est réalisé sans surveillance médicale et est moins complet. Polygraphie. Source : CENTRE DU SOMMEIL RESPIRE L’IAH est l’index d’apnée/hypopnée, une fois le SAHOS diagnostiqué, il permet d’évaluer sa gravité. Il peut être : Compris entre 5/H et 15/H => SAHOS léger Compris entre 15/h et 30/h => SAHOS modéré Supérieur à 30/h => SAHOS sévère Une fois le SAHOS diagnostiqué, un scanner facial sera également réalisé pour visualiser les voies aériennes postérieures. Il permet d’étudier le positionnement de la langue et l’ensemble des structures osseuses locales. 4) Traitement et recherche Le suivi de mesures hygiéno-diététiques constitue un premier traitement indispensable de l' apnée du sommeil . Selon le degré du SAHOS, dans les formes légères, il peut suffire. Ces mesures hygiéno-diététiques consistent à réduire les facteurs de risque cardiovasculaires : Pratiquer une activité physique régulière Perte de poids en cas de surpoids/obésité Arrêt de la consommation de tabac Réduction de la consommation d’alcool Adopter une routine de sommeil Ensuite, deux méthodes de traitement sont traditionnellement proposées : Le traitement par P ression P ositive C ontinue (PPC) Ventilation nocturne par pression positive continue . Source : Pharma GDD C’est le plus courant. L’appareil ci-dessus envoie de l’air dans les voies respiratoires par pression positive continue (PPC). L'application d'une PPC dans les voies aériennes supérieures évite le blocage de l'inspiration et prévient la survenue de l'apnée. Le débit d'air est fourni par une machine, reliée à un masque nasal par un tuyau souple. Le masque est appliqué sur le visage par un système de harnais. Ce traitement peut avoir des effets secondaires : irritation du visage par le masque, sécheresse du nez et de la bouche, rhinite, inconfort digestif. Il présente cependant de très bons résultats en cas de SAHOS modérés et sévères. Le traitement par O rthèse d’ A vancée M andibulaire ou OAM Source : Réseau Morphée Ces orthèses sont généralement prescrites pour le traitement des SAHOS légers à modérés. Le principe est de maintenir la mâchoire inférieure (mandibule) en position légèrement avancée pour libérer les voies respiratoires postérieures, permettant un plus grand passage d’air et a fortiori une meilleure ventilation. C’est un traitement moins invasif que le PPC. La chirurgie orthogénétique d’avancée mandibulaire Cette troisième méthode est généralement proposée en seconde intention. Le SAHOS ou SAOS est une pathologie décrite pour la première fois en 1972 par un médecin français (Christian Guilleminault). C’est donc une affection relativement récente, mais qui constitue un enjeu sanitaire majeur en France et dans le monde de par sa forte prévalence. La PPC reste encore aujourd’hui le traitement de référence. De plus en plus, le SAHOS bénéficie d’un suivi dans lequel plusieurs professions de la santé s’inscrivent. 5) Apport de l’ostéopathie Selon deux études (Richard 2011) et (Bisaillon 2015), dans les cas d’apnée du sommeil modérée, l’ostéopathie en complément au traitement médical avec PPC permettrait des améliorations plus importantes des symptômes. L’ostéopathie est une thérapie manuelle basée sur une approche globale, l’ensemble du corps sera pris en compte. En travaillant sur le diaphragme, muscle principal de la respiration, l’ostéopathe peut améliorer l’aisance respiratoire. Il peut travailler la mobilité de la cage thoracique ainsi que le système ORL notamment pharyngo-laryngé. Les sphères maxillo-faciale et crânienne seront également investiguées. 6) Sources de l'article Haute Autorité de Santé : Communiqué de presse - Mis en ligne en septembre 2014 Apnées du sommeil : de nouvelles recommandations de prise en charge des patients r Haute Autorité de Santé : Article publié en octobre 2014 Comment prescrire les dispositifs médicaux de traitement du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil chez l’adulte INSERM : Article publié en novembre 2024 Syndrome d’apnées du sommeil. Une altération majeure de la qualité de vie et un risque élevé de maladies cardiométaboliques . Syndrome d'Apnée Obstructive du Sommeil (SAOS) : SAHOS : Examens complémentaires pour confirmer le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) : Le syndrome d'apnée du sommeil Haute Autorité de Santé : Rapport d’évaluation technologique publié en 2012 Place et conditions de réalisation de la polysomnographie et de la polygraphie respiratoire dans les troubles du sommeil Haute Autorité de Santé : Article publié en juillet 2024 Évaluation clinique et économique des dispositifs médicaux et prestations associées pour prise en charge du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) National Library of Medecine (NIH) : Canadian Respiratory Journal Vol 14 No 1, 2015 Directives de la Société canadienne de thoracologie : Diagnostic et traitement des troubles respiratoires du sommeil de l’adulte National Library of Medecine (NIH) : Journal of Clinical Sleep Medicine, Vol. 11, No. 7, 2015 Guide de pratique clinique pour le traitement de l’apnée obstructive du sommeil et du ronflement à l’aide d’un appareil buccal Société française de Recherche et de médecine du Sommeil ( SFRMS) : Le Syndrome d’Apnée Obstructive du Sommeil chez l’adulte : Le bon traitement pour le bon patient
- Ostéopathie et ostéoporose
Source : arthrolink.com 1) Définition et épidémiologie Selon la définition de l’OMS, « L'ostéoporose est une maladie généralisée du squelette, caractérisée par une densité osseuse basse et des altérations de la microarchitecture osseuse, responsable d'une fragilité osseuse exagérée et donc d'un risque élevé de fracture. » L’os est en permanence soumis à un processus de renouvellement et de réparation : le remodelage osseux. L’ostéoporose correspond à une accélération pathologique du remodelage osseux. C’est une pathologie aboutissant à une diminution de la résistance osseuse, augmentant le risque de fracture. Quelques chiffres : En 2019 en France, près de quatre millions de personnes sont touchées par cette maladie osseuse. Au niveau mondial, c’est plus de 200 millions de personnes qui sont atteintes. C’est une pathologie de prédominance féminine. Elle touche une femme sur cinq contre un homme sur vingt. La fréquence augmente proportionnellement avec l’âge. Autour de l’âge de 65 ans, on estime que 39% des femmes souffrent d’ostéoporose. À 80 ans et plus, cette proportion monte à 70%. 2) Le système osseux Structure de l'os Il existe deux types d’os : l’os cortical et l’os trabéculaire. L’os cortical est compact. Il a une fonction de soutien et de protection. Il correspond aux trois-quarts de la masse squelettique totale. C’est un os dense. L’os trabéculaire est un os spongieux. Il est rigide et correspond au quart de la masse squelettique totale. Il a une fonction de résistance. L'os est un tissu vivant qui se renouvelle en permanence. Pendant l'enfance et l'adolescence, le renouvellement osseux se produit rapidement et la densité minérale osseuse atteint son maximum avant la trentaine. Après cet âge, l'os commence à se dégrader plus rapidement qu'il n'est renouvelé. 3) Facteurs de risque de l'ostéoporose Il existe deux types d’ostéoporose : L’ostéoporose primitive, qui survient spontanément L’ostéoporose secondaire, causée par une autre affection ou bien la prise de certains médicaments. Facteurs de risque d’ostéoporose primaire : Sexe féminin Age Antécédents familiaux d’ostéoporose Morphotype : sujets de petite taille, IMC faible Ménopause précoce Carence en calcium et en vitamine D Tabagisme. Facteurs de risque d’ostéoporose secondaire : Pathologies endocriniennes : hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, hypogonadisme, hypercorticisme Autres pathologies inflammatoires : polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, maladie cœliaque Médicaments : Corticothérapie (corticoïdes), certains antidépresseurs et antiulcéreux. 4) Clinique L’ostéoporose est une pathologie silencieuse, c’est-à-dire qu’elle reste longtemps asymptomatique. Mais elle est la première cause de fracture dans la population ménopausée. Age moyen des fractures liées à l’ostéoporose : Poignet : 57 ans Vertébrales : 67 ans Col fémoral : 80 ans. La fracture apparait souvent sans traumatisme (chute ou choc.) Associé aux fractures, l’ostéoporose avancée peut ensuite créer : Une douleur dorso-lombaire aigue ou chronique Une perte de mobilité Un tassement vertébral entrainant un changement de posture et une perte de taille. 5) Diagnostic et traitement Ostéodensitométrie osseuse - Source : Radiologie Abbeville Le diagnostic se fait par ostéodensitométrie (DMO). C’est un examen médical pris en charge par la sécurité sociale à hauteur de 70 % La DMO mesure la densité osseuse et permet de dépister une ostéoporose avant la survenue de fractures ainsi que d’apporter des arguments pour une ostéoporose en cas de fracture. C’est une forme de radiographie utilisant les rayons X. L’examen est indolore et dure environ 20 mins. Cet examen permet de calculer le T-Score. Cette échelle classe la densité osseuse de - 4 à + 4. Entre -1 et 4, la densité est considérée comme normale. Entre -2,5 et -1, on parle d’ostéopénie. Ce problème de santé doit être traité pour éviter l’ostéoporose. L’ostéoporose est diagnostiquée quand le score du patient se situe entre -2,5 et -4. L’objectif du traitement est de ralentir la perte de densité osseuse : Traitement médicamenteux : Biphosphates Cure de vitamine D, calcium, magnésium Activité physique : marche, renforcement musculaire, danse… seront conseillés 6) Approche ostéopathique Hors fracture récente non consolidée, l’ostéopathie est tout à fait indiquée dans le suivi du patient ostéoporotique. L’ostéopathie s’intègre dans le parcours de soin, en complément de la médecine générale, la rhumatologie et la kinésithérapie. Lors de son anamnèse, l’ostéopathe sera attentif aux signes de fragilité osseuse, aux précédentes fractures et à la densité osseuse du patient. Toutefois, l’ostéopathe adaptera ses techniques. En particulier les manipulations structurelles seront évitées. L’objectif du traitement sera d’accroitre la mobilité articulaire, diminuer les contractures musculaires et améliorer la posture. 7) Ouvrages conseillés Ostéoporose : mythe ou réalité ? de Jean-Pierre Poinsignon (septembre 2015 - édition Rocher Eds Du) Ostéoporose : mythe ou réalité? Le secret des os solides : Thierry Souccar (mars 2025 édition Thierry Souccar Eds) Le secret des os solides 8) Sources de l’article INSERM : Article Publié en octobre 2023 Ostéoporose : Des os fragilisés à risque de fracture Le manuel MSD : Article de Marcy B. Bolster publié en oct. 2023 Ostéoporose Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) Tout savoir sur l'ostéoporose Haute Autorité de Santé – HAS : Fiche publiée en janvier 2023 Bon usage des médicaments de l'ostéoporose National Institutes of Health (NIH) : article de Liria Papa, Alfonso Mandara, Michele Bottali, Vincenzo Gulisano, Stefano Orfe (paru en décembre 2012). A randomized control trial on the effectiveness of osteopathic manipulative treatment in reducing pain and improving the quality of life in elderly patients affected by osteoporosis
- Ostéopathie et Lumbago
Lumbago 1) Lumbago : Définition et épidémiologie La lombalgie aiguë, communément appelée lumbago est une douleur de la région lombaire d’évolution inférieure à 3 mois qui survient généralement brutalement. Selon son degré d’intensité, la lombalgie aiguë peut limiter les activités professionnelles, sportives et du quotidien. En 2019, 619 millions de personnes ont connu une lombalgie dans le monde. La lombalgie peut survenir à tout âge, même si la fréquence augmente proportionnellement avec l’âge. On distingue deux types de lombalgie. La plus fréquente, appelée lombalgie commune ou lombalgie simple, correspond à 90% des cas et est d’origine mécanique. L’autre type, lombalgie symptomatique ou spécifique, est la conséquence d’une pathologie d’origine infectieuse, inflammatoire ou encore neurologique. 2) Le rachis lombaire Source : Unité RACHIS - Hôpital Henri Mondor Source : Société Française de Rhumatologie Le rachis lombaire se compose de cinq vertèbres. Chaque vertèbre est constituée d'une partie massive appelée corps vertébral, en arrière de laquelle se trouve un arc osseux (l'arc vertébral) qui délimite un orifice circulaire : le trou vertébral. La superposition des trous vertébraux forme le canal rachidien renfermant la moelle épinière. Entre chaque vertèbre s’intercale un disque intervertébral. Ce disque est constitué d'un anneau externe formé de cartilage fibreux, assimilable à des petits élastiques concentriques, et d'un noyau interne, mou, gélatineux, qui se déforme sans se laisser comprimer. On peut comparer ce noyau à un petit sac étanche rempli de liquide visqueux. De par sa composition, ce disque vertébral a un rôle d’amortisseur. 3) Clinique et facteurs de risques Le lumbago consiste en une douleur localisée dans la région lombaire qui se caractérise par : Une intensité élevée Une localisation centrale ou latéralisée en barre ou ponctiforme Le fait que les mouvements rachidiens (flexion, extension, rotation, inclinaison) aggravent la douleur et sont limités La présence d’une contracture musculaire douloureuse à la palpation La présence d’une posture antalgique. Les principaux facteurs de risque : Une sollicitation inhabituelle : port de charge lourde, mouvements brutaux, chute Le manque d'activité physique L'obésité Un métier physique : manutention, postures pénibles, exposition aux vibrations La grossesse L’âge Les antécédents personnels ou familiaux de lombalgie. Les drapeaux rouges : Une douleur apparue suite à un traumatisme important De la fièvre Une altération de l’état général Une douleur non mécanique d’aggravation nocturne Des symptômes neurologiques : déficit moteur, sensoriel, troubles sphinctériens associés Une paresthésie pelvienne ou des membres inférieurs (fourmillements, picotements, engourdissements, etc). En l’absence de drapeau rouge, il n’y a pas d’indication à réaliser une imagerie rachidienne dans le cas d’une poussée aiguë de lombalgie (grade C). L’imagerie se justifiera en cas de récidives, de durée supérieure à trois mois sans période d’accalmie, ou de signes de gravité. 4) Lumbago : Apport de l’ostéopathie Les muscles du dos La lombalgie commune est le premier motif de consultation chez l’ostéopathe. Face à un lumbago, l’objectif premier de l’ostéopathe sera de diminuer la contracture musculaire. L’ostéopathe réalisera un examen physique actif et passif permettant d’analyser la mobilité ainsi que la posture. Puis il utilisera des techniques douces fasciales, d’énergie musculaire, de mobilisation articulaire et viscérale afin de soulager la douleur. Le nombre de séances nécessaire est variable selon plusieurs facteurs et va de 1 à 3 en moyenne. 5) Lumbago : Conseils Voici quelques conseils lors d’une lombalgie aiguë : Repos le plus bref possible : le mouvement favorise la guérison Essayer de marcher voire faire une activité physique peu traumatique (vélo, natation, gymnastique douce) Étirement Cataplasme d’argile verte Massage à l’huile d’arnica Chaleur 6) Sources de l'article HAL open science - Faculté de médecine de Rouen - : Thèse de médecine de Paola Lecointe (février 2019) Prise en charge de la lombalgie commune et intérêt de l’ostéopathie : analyse de la pratique des médecins généralistes en Seine-Maritime Hôpitaux Universitaires de Genève - Service de médecine de premier secours : Article de B. Leuba-Manueddu et H. Stalder Lombalgie aiguë Haute Autorité de Santé : Publication mise en ligne en avril 2019 Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune Organisation mondiale de la Santé : Publication mise en ligne en juin 2023 Lombalgie Institut national de recherche et de sécurité (INRS) : Lombalgies - Facteurs de risque National Library of Medecine - Pub Med : Short-term effect of muscle energy technique on pain in individuals with non-specific lumbopelvic pain: a pilot study. National Library of Medecine - Pub Med : Article de Noelle Selkow, Terry Grindstaff, Kevin Cross, Kelli Pugh, Jay Hertel, Susan Saliba Efficacy of "therapist-selected" versus "randomly selected" mobilisation techniques for the treatment of low back pain: a randomised controlled trial.
- Ostéopathie pour les musiciens
Un accompagnement essentiel pour une pratique saine et durable La pratique instrumentale, qu'elle soit amateur ou professionnelle, expose les musiciens à des contraintes posturales et gestuelles répétitives susceptibles d'engendrer des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui peuvent parfois compromettre une carrière. L'ostéopathie, par son approche globale du corps, offre une prise en charge personnalisée pour prévenir et traiter ces pathologies, leur permettant de pratiquer leur instrument dans les meilleures conditions et de prolonger leur carrière artistique L'ostéopathe adapte son traitement en fonction des spécificités de chaque instrument et de chaque musicien. Il prend en compte les gestes techniques, la posture de jeu et les éventuelles pathologies associées. Les spécificités des instruments et leurs pathologies associées Chaque instrument de musique induit des postures et des mouvements spécifiques, favorisant l'apparition de certaines pathologies : Instruments à cordes frottées (violon, alto, violoncelle) : Troubles du membre supérieur: tendinites des épicondyles (épicondylites, épitrochléites ), syndrome du canal carpien, névralgies. Troubles de la colonne vertébrale: lombalgies, dorsalgies, cervicalgies, liées aux positions penchées et aux rotations répétées du buste. Instruments à vent (flûte, hautbois, clarinette, saxophone) : Troubles de l'appareil stomatognathique (ATM) : douleurs faciales, céphalées, bruxisme (grincement des dents) . Troubles du cou et des épaules: tensions musculaires, torticolis, liés à la position de la tête et aux mouvements des épaules. Instruments à clavier (piano, orgue) : Troubles du membre supérieur: tendinites, syndrome du canal carpien, douleurs aux poignets et aux avant-bras. Troubles de la colonne vertébrale: lombalgies, dorsalgies, liées à la position assise prolongée et aux mouvements répétitifs des bras. Percussions: Troubles du membre supérieur: tendinites, douleurs aux poignets, aux coudes et aux épaules, liées aux impacts répétés sur les instruments. Troubles de la colonne vertébrale: lombalgies, liées aux mouvements de torsion et de flexion du buste. Les bénéfices de l'ostéopathie pour les musiciens L'ostéopathe, grâce à ses compétences manuelles et à sa connaissance de la biomécanique du corps, est en mesure de : Soulager les douleurs: en libérant les tensions musculaires et articulaires. Améliorer la mobilité: en rétablissant l'amplitude de mouvement des articulations. Optimiser la posture: en équilibrant les tensions musculaires et en favorisant une posture plus physiologique. Prévenir les blessures: en identifiant et en traitant les déséquilibres dès leur apparition. Améliorer la performance: en favorisant une meilleure coordination et une plus grande fluidité dans le jeu. Quand consulter un ostéopathe en tant que musicien ? Qu’ils soient jeunes musiciens, amateurs confirmés ou professionnels, tous doivent veiller à maintenir des conditions physiques optimales pour leur pratique. Dans cette perspective, Il est recommandé de consulter un ostéopathe au moins une fois par an - À titre préventif : pour suivre l’évolution posturale de l’enfant musicien, ou pour préparer un concert ou une saison de haute intensité, afin de maximiser les capacités physiques, posturales et de coordination. - À titre curatif : en cas de douleurs ou de gênes fonctionnelles apparues pendant ou après la pratique, l’ostéopathe intervient pour libérer les tensions néfastes, facilitant ainsi la récupération et l’optimisation de la performance.
- Ostéopathie et troubles de la succion chez le nourrisson
Ostéopathie et trouble de la succion La succion est un réflexe inné. Ce réflexe de développe dès la 12e semaine de vie intra-utérine (succion des doigts ou des orteils). C’est un réflexe neurologique qui fait intervenir la langue, les lèvres, le palais, la mâchoire et les joues. Tout blocage fonctionnel ou organique de la zone crânienne, cervicale, mandibulaire ou linguale peut donc susciter des troubles de la succion chez le nourrisson. Quels sont les signes que votre bébé a un trouble de la succion ? Perte de poids ou difficulté à prendre du poids Difficulté à prendre le sein ou le biberon Pleurs durant la tétée (inconfort, douleur) Longue tétée sans signe de faim / faible quantité de prise Bébé qui se fatigue vite lors des repas (besoin de pause ou s’endort rapidement) Bébé qui bave beaucoup ou menton qui tremble Troubles associés : reflux, reflex de toux, troubles digestifs, respiratoires Chez la mère : douleur mammaire lors de l’allaitement Quelles sont les causes d’un trouble de la succion ? Le frein de langue c’est quoi ? Le frein de langue est une petite bande de tissu sous la langue, qui peut être trop courte ou tendue, limitant ainsi la mobilité de la langue. Cela peut entraver la capacité du bébé de faire avancer la langue pour pouvoir attraper le sein ou la tétine. Si vous remarquez que la langue de votre bébé peine à sortir de la bouche, à se mobiliser librement de côté ou à former une ventouse avec votre doigt, il est possible que votre enfant ait un problème de frein de langue. Cependant, Il est important de comprendre que tous les troubles de la succion ne sont pas causés par un problème de frein de langue. La cause peut être mécanique, fonctionnelle ou sensorielle (réflexe de succion) Bien souvent, des tensions cervicales, de la mâchoire et des tissus environnants sont des causes de restriction des mouvements buccaux. Ces tensions peuvent résulter de la position in utero, d’un accouchement difficile ou de contraintes mécaniques exercées lors de la naissance. Apport de l’ostéopathie L’ostéopathie, se place ici dans une étroite collaboration avec des spécialistes en périnatalité (sage-femme, pédiatre, conseillère en lactation... ) Consulter un ostéopathe pour un nourrisson sujet aux troubles de la succion peut être l’occasion de faire un bilan ostéopathique pour le bébé, mais aussi pour la maman, surtout lorsque l’accouchement a été difficile. Une séance d’ostéopathie pour un nourrisson implique des techniques douces et non invasives. L’ostéopathe effectuera un bilan manuel pour identifier les déséquilibres et utilisera des techniques spécifiques pour les corriger. Lors de sa prise en charge, l’ostéopathe devra s’assurer : De la bonne mobilité de la langue De l’ouverture de la bouche (mâchoire) De la bonne mobilité des cervicales et des épaules De la souplesse du palais Mais aussi la mobilité de l’ensemble du corps du nourrisson Quelques conseils pour l'allaitement Avant même de chercher un trouble fonctionnel ou organique lorsqu’on éprouve des difficultés d’allaitement, il faut parfois revenir à la base, c’est-à-dire le positionnement : => Pour la maman : Il faut s’assurer de la bonne position d’allaitement : Assise confortablement ; épaules bien relâchées Bébé à hauteur du mamelon face au sein; Emmener bébé au sein et non l’inverse. => Pour l’enfant : Une grande ouverture de bouche du bébé (comme s’il bâillait) va lui permettre de prendre une grande partie de l’aréole et non seulement le mamelon; Une langue qui s’avance assez loin sous le mamelon; Des lèvres supérieures et inférieures retroussées. Source oummi-materne.com Pour aller plus loin Deux ouvrages humoristiques permettant d’aborder la pédiatrie sur un ton léger Le bisou magique, existe-t-il ? Le bisou magique, existe-t-il? Mon guide anti-panique de Jules Fougère et Pedurg Mon guide anti-panique de Jules Fougère et Pedurg
- Ostéopathie pour les enfants et les adolescents
En complément du suivi médical, l'ostéopathie pédiatrique un accompagnement essentiel à chaque étape de développement Le parcours de développement de l’enfant, de la petite enfance (2 à 6 ans) jusqu’à l’âge adulte, est jalonné de phases essentielles. Durant cette période, l’enfant apprend, découvre, et se transforme tant sur le plan physique que psychologique : acquisition du langage, entrée à l'école, exploration des activités sportives et artistiques, ainsi que changements hormonaux. La croissance est un processus fondamental qui influence directement la santé future de l’enfant. Un suivi ostéopathique régulier, à raison d'une à deux séances par an, aide à prévenir les troubles de la croissance, les douleurs et à soulager les éventuels dysfonctionnements déjà présents. L’intervention d’autres professionnels de santé (orthophoniste, orthodontiste…) peut également être nécessaire pour garantir une prise en charge globale de l’enfant. Ostéopathie pour enfants Pourquoi consulter un ostéopathe pour son enfant ? De la naissance à 6 ans: À cet âge, l’enfant est très actif et en plein développement moteur. L’ostéopathie peut alors intervenir pour : - Prévenir ou corriger des déséquilibres liés à la marche et à l’apprentissage de l’écriture ; - Soulager les premiers troubles posturaux ; - Effectuer un bilan ponctuel en cas de chute ou traumatisme. Motifs courants de consultation : - Chutes ou traumatismes nécessitant une prise en charge médicale (plâtre, rééducation). - Retard ou douleurs de croissance - Troubles digestifs (Coliques, RGO, constipation...) - Troubles du sommeil. - Troubles ORL fréquents (rhinopharyngites...). - Troubles posturaux (scoliose, maladie de Scheuermann...). - Troubles respiratoires, comme l’asthme. Entre 6 et 12 ans À cet âge, le développement physique s’accélère avec de nouveaux défis. Pendant cette phase, la consultation ostéopathique semi-annuelle peut répondre aux besoins suivants: - Douleurs dorsales liées au port du cartable ou aux mauvaises postures - Accompagnement lors du début d’une activité sportive ou artistique - Troubles ORL chroniques (otites à répétition, sinusites...) - Suivi en complément de traitements orthodontiques pour prévenir les maux de tête, bruxisme, cervicalgies, ou vertiges. Les consultations régulières, en particulier en lien avec les soins dentaires, permettent de limiter les contraintes engendrées par les appareils orthodontiques. Pendant l’adolescence L’adolescence est une période de changements intenses, avec des contraintes physiques et hormonales. Ces transformations peuvent générer du stress, de la fatigue, des troubles du sommeil et de la concentration. L’ostéopathie aide à gérer : - Les troubles posturaux. - Les douleurs liées à une croissance rapide. - Les douleurs en lien avec les traitements orthodontiques. - Les traumatismes (chocs, fractures, entorses). - Les douleurs menstruelles chez la jeune adolescente. Déroulement d'une consultation d'ostéopathie pour enfants La présence d’un adulte est requise pour toute consultation d'un mineur. À partir de 13 ans, une autorisation parentale signée peut permettre au mineur de consulter seul. Comme pour un adulte, la consultation commence par une anamnèse détaillée, incluant les antécédents médicaux, habitudes et activités de l’enfant. Les consultations se déroulent dans un climat de confiance et de bienveillance. L'ostéopathe prend le temps d'écouter les parents et l'enfant. Les techniques utilisées sont adaptées à l'âge, à la morphologie et au besoins spécifiques de chaque enfant, afin de lui procurer un maximum de confort