Ostéopathie et syndrome de Bertolotti
- DB RV
- il y a 6 jours
- 4 min de lecture
1) Qu’est-ce que le syndrome de Bertolotti ?
Le syndrome de Bertolotti doit son nom à Mario Bertolotti, un médecin radiologue, qui l’a décrit en 1917. Il s'agit d'une forme d’anomalie congénitale dans laquelle la dernière vertèbre lombaire (L5) présente un processus transversal élargi qui s'articule ou fusionne avec le sacrum ou l'ilion (os pelvien). Ce syndrome est une cause reconnue de lombalgie.
Environ 8 % de la population est touchée, avec une prédominance masculine. Ce syndrome affecte majoritairement les adultes jeunes, entre 20 et 40 ans.
2) Quelle est l'origine de cette douleur lombaire ?
Bien que la cause exacte du syndrome de Bertolotti reste incertaine, l’origine de ce syndrome est liée à la présence d’une anomalie congénitale appelée vertèbre de transition.
Cette anomalie survient au cours du développement fœtal lorsque les vertèbres lombaires et les os sacrés se forment de manière atypique, entraînant l'élargissement du processus transversal de la vertèbre L5.
Facteur génétique :
Des études familiales suggèrent qu'il pourrait y avoir une composante héréditaire, avec une probabilité d'hériter cette condition d'un parent qui est également porteur de ce trait.
3) Comment reconnaître et diagnostiquer la maladie ?
Le tableau clinique est le suivant :
Lombalgie accompagnée d’une fessalgie dans 50 % des cas
Douleur d’horaire mécanique, unilatérale et persistante
Localisation très précise : Signe de Fortin (ou "Finger test") : désignation digitale précise de la douleur à moins de 1 cm en dedans et en dessous de l’Épine Iliaque Postéro-Supérieure (EIPS)
Douleur reproduite à la pression de la zone.
Douleur résistante aux traitements antalgiques et anti-inflammatoires
Le diagnostic se fait par imagerie médicale :
Radiographie standard bassin de face montrant la présence d’une méga-apophyse transverse de L5
Scanner lombopelvien permettant d’identifier les ostéophytes, conflits foraminaux et visualiser les néo-articulations
Les examens permettent également d’écarter les diagnostics différentiels (autres pathologies pouvant causer ces symptômes de lombosciatalgie (hernie discale, discopathie dégénérative, conflit facettaire …).
La classification de Castellvi décrit quatre types d’anomalies :
Type I : Apophyse transverse élargie (>19 mm), sans articulation (IA unilatéral, IB bilatéral)
Type II : Pseudo-articulation sacro-iliaque (IIA unilatéral, IIB bilatéral)
Type III : Fusion osseuse complète (arthrodèse spontanée) (IIIA unilatéral, IIIB bilatéral)
Type IV : type II d’un côté et type III de l’autre
Les types II et IV sont les plus souvent symptomatiques.
4) Traitements du syndrome de Bertolotti
En première intention, le traitement porte sur la gestion de la douleur, la thérapie physique et l’hygiène de vie.
En plus du traitement médicamenteux, des exercices simples de mobilisation, de renforcement et d’étirement seront proposés sur mesure pour renforcer le système musculaire et soulager la douleur.
Un suivi de kinésithérapie et d’ostéopathie est recommandé pour accompagner au mieux le patient dans la gestion de sa pathologie et améliorer son confort de vie.
Des infiltrations de cortisone peuvent être proposées si les méthodes précédentes ne soulagent pas suffisamment.
La chirurgie est proposée en cas d’échec thérapeutique uniquement.
5) Apport de l’ostéopathie dans la prise en charge du syndrome de Bertolotti
Le syndrome de Bertolotti est le résultat d’une affection rachidienne congénitale qui favorise l’apparition de lombosciatalgie chronique. L’ostéopathie n’aura pas d’impact sur la présence de celle-ci mais s’avère est une solution alternative non invasive pour soulager les symptômes et donner des conseils pour améliorer la qualité de vie au quotidien des patients.
L’ostéopathie considère le corps comme un tout. Par conséquent, lors de son examen clinique, l’ostéopathe évaluera la mobilité, élasticité et tension musculaire du rachis lombaire et du bassin, mais aussi sera amené à investiguer les membres inférieurs, le rachis cervical et dorsal, les viscères abdominaux, etc..
En fonction du bilan établi, l’ostéopathe utilisera des techniques de :
Mobilisation articulaire douce
Relaxation musculaire
Harmonisation des fascias
Un suivi régulier avec un ostéopathe, en plus du traitement médical et de la kinésithérapie, permet d’améliorer la mobilité, la flexibilité, renforcer le système musculaire, prévenir les blessures et adapter les activités du quotidien.
6) Sources de l'article
ScienceDirect - Journal d'imagerie diagnostique et interventionnelle : Volume 8, Issue 3, Pages 138-146. Article publié en juin 2025. Auteurs : A. Sqalli Houssaini, Y. Guelzim, M. Zekri, O. El Aoufir
ScienceDirect - World Neurosurgery : Volume 175, Pages e21-e29. Article paru en juillet 2023. Auteurs : Arthur L. Jenkins III, Richard J. Chung, John O’Donnell, Charlotte Hawks, Sarah Jenkins, Daniella Lazarus, Tara McCaffrey, Hiromi Terai, Camryn Harvie, Stavros Matsoukas.
National Library of Medicine – Cases Journal : Article publié en juillet 2009. Auteurs Georgios Paraskevas, Alexandros Tzaveas, Georgios Koutras and Konstantinos Natsis
National Library of Medicine - International Journal of spine Surgery : Article publié en juillet 2015. Auteurs : Jeffrey M. Jancuska, Jeffrey M. Spivak, John A. Bendo
National Library of Medicine - Korean Journal of Pain : Article paru en octobre 2013. Auteurs Anuj Jain, Anil Agarwal, Suruchi Jain, Chetna Shamshery
National Library of Medicine – Journal of neurosurgery Case lessons: Article publié en février 2023. Auteurs Richard J. Chung, Camryn Harvie, John O’Donnell, Sarah Jenkins, Arthur L. Jenkins III
ResoMeds : Article publié en juin 2025
Clinique du sport de Bordeaux - Centre d'imagerie ostéo-articulaires : Iconographie