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Ostéopathie et vertiges périphériques

  • Photo du rédacteur: DB RV
    DB RV
  • 18 sept.
  • 6 min de lecture
Jeune femme souffrant de vertige ou de problème d'étourdissement
Jeune femme souffrant de vertige ou de problème d'étourdissement

1) Définition et fréquence des vertiges


Le vertige est une sensation erronée de déplacement du patient ou de son environnement avec un caractère rotatoire.


Le symptôme vertigineux est fréquent. La prévalence est de 20 à 30 % chez les 18-24 ans. Elle augmente avec l’âge et atteint 50 % chez les plus de 65 ans. Les vertiges sont un motif fréquent de consultation. En France, cela correspond à plus de 15 millions de consultations par an.


Il existe deux types de vertiges : centraux et périphériques. Les vertiges périphériques sont de loin les plus fréquents, puisqu'ils constituent 90 % des cas cliniques.


2) Système vestibulaire et physiopathologie

Anatomie de l'oreille
Source : Institut Pasteur

Le vertige est occasionné par un dysfonctionnement du système vestibulaire. L'appareil vestibulaire a pour fonction de maintenir l'équilibre de l'axe du corps et la stabilité oculaire pendant le mouvement.

Lors des vertiges périphériques, on trouve trois types de sensations :

  • Rotation

  • Instabilité

  • Latéralisation


3) Types de vertiges périphériques

Il y existe quatre types de vertiges périphériques :

  • Le vertige Paroxystique Positionnel Bénin (VPPB)

  • la maladie de Ménière

  • La névrite vestibulaire

  • Le neurinome de l’acoustique

Répartition des causes de vertige
Source : Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild

a) Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB)

Il s'agit d'un vertige rotatoire et violent, qui survient généralement après un changement de position de la tête. Il peut aussi se déclencher lorsqu'on passe d'une position allongée sur le dos (décubitus dorsal) à une position assise, ou inversement.


Ce vertige est de courte durée, allant de quelques secondes à quelques minutes.

Il s’accompagne fréquemment de nausée, vomissement et ne cause pas de trouble auditif.


Il est généralement causé par une atteinte du canal semi-circulaire postérieur et est déclenché par une accélération du mouvement de la tête.

Le diagnostic se fait à l'aide de la manœuvre de Hallpike, qui permet de détecter un nystagmus*.


*Nystagmus : Mouvements saccadés et involontaires des globes oculaires, dus à la fatigue, à des lésions nerveuses, etc.


L’examen physique du VPPB est normal et le diagnostic est clinique.


L’évolution est spontanément favorable, et le VPPB peut durer quelques semaines. C’est donc une pathologie aiguë.


Traitement :

  • Médicamenteux symptomatique : anti-vertigineux (efficacité aléatoire) - tanganil, bêtaserc, Agyrax

  • Manœuvre libératoire de Semont : elle permet de mobiliser les cupulolithiases et doit être réalisée par un médecin formé.

Manoeuvre liberatoire de Semont
Manœuvre libératoire de Semont . Source Revue Médicale Suisse

b) La névrite vestibulaire

C’est une atteinte du nerf vestibulaire, le plus souvent d’origine virale (type grippe, covid etc,.).


C’est un vertige violent rotatoire associé à des nausées, vomissements et évoluant sur plusieurs heures sans signe auditif ou neurologiques.


Le plus souvent, cette névrite est unilatérale.


Elle provoque un nystagmus à l’opposé du côté lésionnel (controlatéral).


Les vertiges évoluent par crises de quelques heures, diminuent progressivement en un à quatre semaines.


Comme pour le VPPB, le diagnostic est clinique.


L’évolution est spontanée vers la guérison et le traitement est symptomatique.


En cas de doute, une IRM cérébrale est recommandée pour chercher des signes d’inflammation.


c) La maladie de Menière

Elle touche autant les hommes que les femmes avec un pic entre 20 et 50 ans.


Elle provoque un vertige rotatoire pouvant durer plusieurs heures, associé à des acouphènes et une hypoacousie (baisse de l'audition).


Elle est liée à un excès un excès de liquide (l'endolymphe) dans l'oreille interne. Cet excès augmente la pression dans la cochlée et les canaux semi-circulaires, ce qui limite les mouvements des cellules ciliées. Les signaux d’audition et d’équilibre envoyés au cerveau sont erronés voire contradictoires


Le diagnostic de cette maladie chronique est posé après au moins deux épisodes de vertige d'une durée minimale de 20 minutes.


Son évolution s'étend sur une vingtaine d'années. Au fil du temps, les crises de vertige ont tendance à disparaître, mais une surdité de perception s'installe progressivement.


Traitement :

  • Médicamenteux : anti-vertigineux, diurétiques, anxiolytiques, antibiotiques auto-toxiques

  • Rééducation vestibulaire chez un kinésithérapeute qui aidera à vivre avec les vertiges

  • Chirurgie en dernier recours : on prélève du liquide dans l’oreille interne


d) Le neurinome de l’acoustique

C’est une tumeur bénigne développée aux dépens de la huitième paire de nerf crâniens. Dans la majorité des cas au niveau de la branche vestibulaire de ce nerf.


C’est une cause rare dont la prévalence est estimée entre 1/10000 et 1/100000


Le symptôme principal est la surdité progressive unilatérale, associé à des acouphènes et quelques sensations vertigineuses.


Le diagnostic est généralement établi autour de 50 ans. Pour le confirmer, une IRM cérébrale est nécessaire et le traitement de cette tumeur est chirurgical.


4) Prise en charge pluridisciplinaire


Il est recommandé de consulter un ORL ou un médecin généraliste pour établir un diagnostic précis et écarter les causes urgentes de vertiges.


Le traitement des vertiges dépend de leur cause. Des médicaments dits anti-vertigineux sont parfois prescrits en attendant de traiter la cause véritable.


Particulièrement lorsque le vertige périphérique est chronique, l’intensité ainsi que la fréquence des symptômes peuvent fortement impacter la qualité de vie des patients et avoir des répercussions psychologiques.


Selon la cause du vertige, il peut être recommandé, en plus du traitement médicamenteux, de suivre :

  • Une rééducation vestibulaire (kiné spécialisé)

  • Un accompagnement psychologique

  • Un accompagnement de gestion du stress (sophrologie, méditation, acupuncture…).


5) Soulager les vertiges grâce à l’ostéopathie


L’ostéopathie a sa place dans le suivi de patients atteints de vertiges, particulièrement les vertiges proprioceptifs (d’origine cervicale ou vertébrale, trauma crânien, stress émotionnel, certains syndromes de Ménière, coup du lapin) et peut intervenir en complément du traitement médical avec l’ORL et le généraliste.


En revanche, l’ostéopathie a un intérêt limité en cas d’atteinte neurologique centrale et vestibulaire vraie.


Le symptôme vertigineux peut fréquemment s’associer de troubles mécaniques :

  • Dysfonction temporo-mandibulaire (DTM) = mâchoire

  • Cervicalgie

  • Maux de tête

  • Tensions musculaires et des fascias cervicaux


L’ostéopathe, après avoir réalisé une phase de tests spécifiques, peut effectuer diverses techniques douces, non invasives et indolores permettant de :

  • Relâcher les tensions musculaires

  • Améliorer la mobilité de la mâchoire et de la colonne vertébrale en particulier cervicale

  • Améliorer la posture globale (capteurs posturaux)


Les effets d’une séance d’ostéopathie peuvent être ressentis dès les premières 24 à 48 heures. Cependant, selon l’intensité du vertige et la cause de ces derniers, 2 à 3 séances espacées de quelques semaines sont généralement nécessaires pour constater une amélioration significative des symptômes.


6) Sources de l'article

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