Ostéopathie et maladie d’Osgood Schlatter
- DB RV
- 29 mai
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1) Définition et épidémiologie
La maladie d’Osgood-Schlatter est une apophysite de croissance correspondant à l’inflammation de la tubérosité tibiale. Elle est également appelée ostéochondrose tibiale antérieure. C’est une pathologie bénigne appartenant aux troubles ostéo-cartilagineux de croissance.
Cette maladie affecte environ 10 % des adolescents, un chiffre qui monte à 20 % chez ceux qui pratiquent une activité sportive.
Elle touche un peu plus les garçons que les filles. Mais cette tendance tend à diminuer ces dernières décennies car de plus en plus de jeunes filles sont impliquées dans l’activité physique, y compris à haut niveau.
2) Facteur favorisant
L’origine exacte de la maladie d’Osgood Schlatter reste inconnue. Cependant la pathologie survient souvent dans un cadre de pratique sportive intensive associée à une période de croissance rapide.
Les études scientifiques suggèrent que les sollicitations musculo-tendineuses répétées et intenses, générées par les mouvements d'extension du genou – courants dans des sports comme le football, le handball, le volleyball, la course à pied ou la gymnastique – seraient à l'origine de l'inflammation locale observée au niveau du tendon rotulien.
3) Clinique et diagnostic
Le tableau clinique est le suivant :
une douleur unilatérale localisée à la face antérieure du genou :
aggravée lors de la pratique sportive ;
aggravée par la montée / descente des escaliers ;
aggravée parfois par le fait de s’accroupir ou s’agenouiller ;
atténuée par le repos ;
un gonflement sous le genou.
Le diagnostic se fait par un examen clinique dans lequel on retrouve :
une douleur reproduite à la palpation du tendon rotulien au niveau de la TTA ;
une douleur lors de l’extension active et passive du genou.
La plupart du temps, l’examen radiologique n’est pas indispensable car l’examen clinique suffit au diagnostic. Cependant il peut être indiqué pour éliminer l’hypothèse d’une autre pathologie notamment en cas de douleurs atypiques, bilatérales ou rebelles au traitement.
4) Traitement
Cette affection présente un pronostic très favorable : elle se résout habituellement à la fin de la période de croissance.
Dans un premier temps, le but du traitement est de soulager la douleur.
Le repos sportif sera donc la méthode de référence pour réduire les symptômes. Associé à ce repos, le froid et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourront être prescrits.
Le protocole comprendra également de la kinésithérapie pour le renforcement musculaire, ainsi qu’un bilan podologique pour un éventuel port de semelles orthopédiques, et un suivi ostéopathique.
Dans de rares cas, des injections de corticoïdes peuvent soulager. La chirurgie est rare.
5) Maladie d’Osgood Schlatter : Apport de l’ostéopathie
Le suivi ostéopathique est pour l’adolescent sportif un atout majeur pour aider son corps à répondre aux exigences de l'activité pratiquée, comme pour les sportifs professionnels qui s'entourent d'une équipe médicale et paramédicale pour optimiser leurs performances.
Dans le cas de la maladie d’Osgood-Schlatter, l’ostéopathie permettra d’améliorer la mobilité articulaire, de relâcher les tensions musculaires et d’améliorer la posture globale.
Le suivi ostéopathique permettra également d’accompagner la reprise sportive progressive afin de limiter les tensions et blocages éventuels et maximiser la récupération entre les périodes de compétitions ou tournois.
Dans le cadre de la prise en charge pluridisciplinaire, l’ostéopathe pourra orienter l’adolescent vers un podologue si cela n’a pas été fait, afin de réaliser un bilan posturologique dans le but de corriger les déséquilibres via le port de semelles orthopédiques personnalisées.
Des étirements musculaires peuvent également être conseillés.
6) Sources de l'article
Revue Médicale Suisse : Article de Bernardo Vargas, Nicolas Lutz, Michel Dutoit et Pierre Yves Zambelli publié en 2008.
Société Française d'Orthopédie Pédiatrique : Fiches d'information pour les parents publiée en 2020.
American Academy of Orthopaedic Surgeons : Article mis à jour en septembre 2024.
HAL open science - Université Aix Marseille : Mémoire de fin d’étude de masso – kinésithérapie soutenu par Lorenzo Cohen-Solal en octobre 2023.
National Library of Medicine – British Journal of General Practice : Article de Guido J van Leeuwen, Evelien It de Schepper, Michael S Rathleff, Patrick Je Bindels, Sita Ma Bierma-Zeinstra, Marienke van Middelkoop - Publié en mars 2022.
Le manuel MSD : Article de Frank Pessler publié en novembre 2022.
Université de Lille faculté de médecine Henri Warembourg : Thèse de doctorat en médecine de Claire KWASNIK soutenue en février 2022.