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Ostéopathie et entorse de genou

  • Photo du rédacteur: Barbara Wolf
    Barbara Wolf
  • 23 oct.
  • 4 min de lecture
Coureur avec une entorse au genou

1) Entorse de genou : définition, fréquence et population à risque 

 

Une entorse du genou est une lésion d’un ou plusieurs ligaments qui maintiennent l’articulation du genou en place.

 

C’est une affection courante. En France, on estime qu’environ 200 000 traumatismes du genou nécessitent une prise en charge médicale chaque année. Parmi eux, une part significative correspond aux entorses du genou, particulièrement chez les sportifs.

 

Ces entorses affectent préférentiellement les adolescents et adultes jeunes lors de la pratique de certains sports comme le ski, les sports collectifs (football, rugby, basketball, handball…) et les sports de combat tels que le judo. Néanmoins, on constate qu’elles surviennent de plus en plus chez les 40-60 ans.

 

2) Ligaments du genou (LCA, LCP, LCL, LCM) : rôle, anatomie et importance dans la stabilité articulaire

Les ligaments du genou
Source : Giphar

Les ligaments sont des structures essentielles dans la stabilité du genou. Ils sont constitués de tissu conjonctif fibreux solide et permettent le maintien des os entre eux.

 

On trouve quatre ligaments :

  • Le ligament croisé antérieur (LCA) relie le plateau tibial à la face axiale du condyle latéral fémoral

  • Le ligament croisé postérieur (LCP) relie le plateau tibial à la face axiale du condyle médial fémoral

  • Le ligament collatéral latéral (LCL ou LLE) relie le condyle latéral fémoral à la fibula (ou péroné en ancienne nomenclature)

  • Le ligament collatéral médial (LCM ou LLI) relie le condyle médial fémoral à l’extrémité supérieure de la diaphyse du tibia.

 

Les ligaments collatéraux assurent la stabilité dans le plan frontal, tandis que les croisés, aussi appelés pivots centraux, assurent la stabilité dans le plan sagittal.


À cela nous pouvons rajouter le ligament poplité, qui est en réalité une extension fibreuse du tendon du muscle ischio-jambier (semi-membraneux)


NB : les ménisques ne sont pas des ligaments, ce sont deux petits cartilages en forme de croissant tandis que les ligaments sont des bandes de fibres tendineuses. Les deux ont pour rôle de stabiliser l’articulation.


3)  Reconnaître une entorse de genou : symptômes et degrés de gravité


Lésions ligamentaires du genou
Source : Clinique Drouot

La lésion du ligament croisé antérieur (LCA) représente à elle seule 40 % des lésions traumatiques de genou.

L’entorse de genou se produit par traumatisme, direct ou indirect, impliquant une torsion ou une hyperextension du genou.

Il y a différents stades de gravité pour une entorse et ses lésions ligamentaires.

Quatre mécanismes d’entorse sont décrits au niveau du genou.

  • Le plus fréquent associe valgus-flexion-rotation externe. Il affecte le ligament latéral interne (LLI), le ménisque interne et le ligament croisé antérieur (LCA).

  • Le mouvement inverse (varus, flexion et rotation interne) touche le ligament latéral externe (LLE) et le ligament croisé antérieur (LCA).

  • Une hyperextension peut déchirer le LCA.

  • Quant au ligament croisé postérieur (LCP), il est lésé lorsque le tibia recule sous le fémur suite à un choc direct antérieur.

Ces mouvements peuvent aussi se combiner et aggraver le tableau lésionnel, surtout lors d’un traumatisme à haute énergie.

Le stade le plus grave des entorses est la luxation du genou qui déchire l’ensemble capsulo-ligamentaire, désolidarisant la jambe de la cuisse, et peut menacer la survie de la jambe à cause d'une lésion vasculo-nerveuse.

 

La gravité de l’entorse est classée en trois stades :

  • Stade 1 : entorse bénigne ou légère

  • Stade 2 : entorse modérée

  • Stade 3 : entorse grave, souvent accompagnée d’un arrachement osseux, voire une luxation.

 

Selon la gravité de l’entorse les symptômes suivants seront présents :

  • Douleur plus ou moins vive

  • Sensation d’instabilité du genou

  • Épanchement, gonflement du genou

  • Craquement du genou lors de l'accident (surtout en stade 3)

  • Boiterie ou impotence fonctionnelle.


4) Prise en charge médicale d’une entorse de genou : du diagnostic à la rééducation

Le diagnostic précis d’une entorse de genou commence par une évaluation physique approfondie (tests cliniques) menée par un médecin (généraliste ou du sport). En l'absence de médecin disponible immédiatement, un kinésithérapeute ou un ostéopathe peut effectuer cette première évaluation.


Cette étape est suivie d'une série d'examens d'imagerie :

  • La radio permet d’exclure une potentielle fracture

  • L'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) permet une visualisation détaillée des ligaments et autres structures articulaires.

 

Le traitement est déterminé en fonction du type et de la gravité de l'entorse. Quelle que soit l'atteinte, la prise en charge initiale comprend une immobilisation relative du genou, avec ou sans attelle de maintien. L'application de glace (glaçage) est utilisée pour réduire l'œdème et l'inflammation.

 

Pour les entorses les plus sévères (stade 3), une opération sous arthroscopie peut être proposée.

 

Après l'entorse, la phase de rééducation auprès d'un kinésithérapeute est essentielle pour garantir une récupération fonctionnelle complète de l'articulation. Selon la sévérité de la lésion, la guérison totale peut prendre entre 4 et 24 semaines.


5) Ostéopathie et entorse de genou : accélérer la récupération et éviter les récidives

 

L’entorse du genou, qu’elle soit bénigne ou grave, entraîne une perte de mobilité articulaire et des compensations mécaniques. Même après la phase de guérison, certaines tensions peuvent persister et gêner la récupération complète.

 

L’ostéopathie agit en synergie avec la rééducation pour aider le corps à retrouver son équilibre naturel :

  • Restaurer la mobilité articulaire du genou, mais aussi de la hanche, de la cheville et du bassin

  • Travailler les tissus périarticulaires : adhérences cicatricielles, tensions ligamentaires (par des techniques douces)

  • Optimiser la récupération fonctionnelle : améliorer la stabilité du genou, réduire les douleurs résiduelles (afin de prévenir les récidives).


6) Sources de l'article

  • Le manuel MSD : Article de Danielle Campagne, MD, University of California, San Francisco (juillet 2023)

  • Revue Médicale Suisse : Article publié en décembre 2001. Auteur Olivier Siegrist

  • Institut Audomarois de Chirurgie Orthopédique et du Sport (IACOS) 

  • Groupe ELSAN

  • Encyclopédie Médicale Libre : Article mis à jour en mars 2020

  • HAL open science - UFR de sante de Rouen Normandie : Thèse de doctorat en médecine de Quentin Leduc soutenue en septembre 2024

  • Site web du Dr Richard FERRER - Protocoles d'urgences 

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